Les gérants des stations-service de l'ouest du pays sont montés au créneau pour la révision de la marge bénéficiaire concédée par l'Etat qui, selon eux, n'arrive plus à couvrir les charges salariales et sociales de leurs salariés. Cet état de fait se répercute négativement sur le chiffre d'affaires de ces exploitants dont certains menacent carrément de mettre la clé sous le paillasson. Pris à la gorge par l'augmentation du prix des carburants, les gérants des stations-service de l'ouest du pays se sont réunis, hier, à Oran, au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCCA). La principale revendication, et non des moindres, concerne la marge bénéficiaire de 15 centimes accordée jusqu'ici aux gérants qui se plaignent depuis le 1er janvier 2016 de la baisse de leur chiffre d'affaires qui a atteint le seuil fatidique de 50%. Les gérants rassemblés au bureau local de l'UGCAA ont lancé un appel aux pouvoirs publics à l'effet de revoir à la hausse cette marge bénéficiaire. "C'est la conséquence directe de l'effondrement des cours du prix du pétrole sur les automobilistes qui paient jusqu'à présent 30, voire 40% de plus le litre d'essence ou de gazole", a affirmé un gérant joint par nos soins. Par ricochet, ce sont les pompistes qui sont employés par les gérants des stations-service qui risquent de faire les frais de cette situation. La réunion regroupant les gérants des stations-service à Oran est considérée comme une première étape avant la prise de décisions importantes. Pour l'heure, les intervenants à ce rassemblement ont demandé une marge bénéficiaire de 3 DA par litre de carburant pour couvrir les diverses charges salariales, sociales et fiscales des gérants. "Mon chiffre d'affaires a baissé de 50% par rapport au dernier mois de l'année dernière alors que les frais de la Casnos qui sont actuellement de 250 000 DA vont passer à 600 ou 700 000 DA", clame un gérant d'une station-service à Oran. Les gérants des stations-service des wilayas de l'ouest comme ceux de l'est du pays subissent de plein fouet les nouvelles taxes de l'Autorité de régulation des hydrocarbures qui ont été appliqués "sans l'avis des concernés par cette augmentation", a-t-on observé. En tout état de cause et depuis l'augmentation des prix, le nombre des automobilistes qui avaient l'habitude de faire le plein a chuté de moitié et certains ont délaissé leur véhicule au profit des transports publics inconfortables mais économiques. Il est utile de signaler la tenue d'une rencontre des gérants récemment organisée au siège local de l'UGCCA où il a été question de réajustement du montant de la marge bénéficiaire. Les participants avaient mis en évidence la hausse des carburants qui a provoqué dans son sillage le mécontentement des chauffeurs de taxi et des transporteurs. K. REGUIEG-ISSAAD