L'acte d'exporter est soumis à des contraintes et des obstacles réels qu'il faudra lever si l'on veut atteindre les objectifs fixés qui sont de l'ordre de 10 milliards de dollars à l'horizon 2022. Une cellule de suivi des exportations hors hydrocarbures sera installée prochainement au niveau du Premier ministère, a indiqué le directeur de la promotion des échanges commerciaux au ministère du Commerce, Messaoud Beggah, cité par l'APS. Cette nouvelle structure sera mise en place après la transmission d'un rapport détaillé sur la situation des exportations hors hydrocarbures au Premier ministre. Elle "sera chargée d'examiner d'une manière approfondie, avec l'ensemble des secteurs concernés, les contraintes rencontrées par les exportateurs, afin de mettre en place une stratégie nationale de promotion des exportations", selon M. Beggah. Elle devra revoir l'ensemble du dispositif de promotion des exportations hors hydrocarbures et proposer de nouvelles mesures permettant de renforcer cette activité, sachant que ce segment des exportations ne représente que 5% des exportations globales du pays. Une cellule similaire a été mise en place récemment auprès du ministère du Commerce et se compose de représentants de ce département ministériel, de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), de la Société algérienne des foires et exportations (Safex) et de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal). Lors de sa première réunion, cette cellule installée auprès du ministère du Commerce a permis d'identifier les préoccupations des exportateurs portant, notamment, sur la réglementation du change, les formalités et procédures douanières, les mesures incitatives visant à promouvoir les exportations et les difficultés relatives à la logistique. L'acte d'exporter est soumis à des contraintes et à des obstacles réels qu'il faudra lever le plus rapidement possible si l'on veut atteindre les objectifs que les parties signataires du pacte social et économique se sont fixés à l'horizon 2022, à savoir 10 milliards de dollars d'exportations. Les contraintes qui bloquent les exportateurs ont été identifiées et des mesures ont été proposées. Une soixantaine de mesures avaient été décidées lors d'une tripartite. Seules quelques-unes sont appliquées. Le conseil consultatif de promotion des exportations, créé à la faveur d'une loi en 2004, n'a toujours pas été installé. Ce qui dénote de l'absence d'une stratégie de promotion et de développement des exportations hors hydrocarbures. Les quelques opérations d'exportations effectuées sont peu diversifiées. En d'autres termes, l'offre de produits exportables est faible. Cette faiblesse s'explique en partie par le problème structurel de l'économie algérienne qui, pendant des décennies, a fonctionné pour la satisfaction des besoins locaux et non pour l'exportation. L'appareil de production national n'est pas orienté vers l'exportation. Au-delà, donc, des mesures techniques et administratives, c'est tout le fonctionnement de l'économie algérienne, orientée vers l'importation, qu'il faut revoir. Messaoud Beggah a également évoqué, à l'APS, les activités du Fonds spécial pour la promotion des exportations. Selon lui, en 2015, les aides et les remboursements attribués par ce fonds, dans le cadre de la promotion des exportations hors hydrocarbures, sont passés à un peu plus de 478 millions de dinars pour 390 dossiers examinés contre 527 millions de dinars pour 251 dossiers en 2014. Il explique cette baisse par le fait que depuis 2014, le FSPE n'accorde cette aide que pour les exportateurs qui réalisent un chiffre d'affaires à l'export ne dépassant pas les 10 millions de dollars, et ce, dans le but d'orienter davantage ces aides vers les entreprises débutantes. Les exportations hors hydrocarbures ont baissé en 2015 à 2,063 milliards dollars contre 2,582 milliards de dollars en 2014 (-20,1%), demeurent structurellement faibles et en deçà du potentiel du pays en matière de diversification des exportations. Cinq entreprises réalisent plus de 80% des exportations algériennes. M. R.