Suite à la dégringolade des prix du pétrole, qui a causé un déficit de 13,7 milliards de dollars dans la balance commerciale de l'Algérie, en 2015, avec une prépondérance nette et continue des exportations des hydrocarbures dans la composante des exportations globales, soit près de 95%, une cellule de suivi des exportations hors hydrocarbures sera installée prochainement au niveau du Premier ministère. Pour mettre fin à la forte dépendance du pays à la rente pétrolière, le directeur de la promotion des échanges commerciaux au ministère du Commerce, Messaoud Beggah, a fait savoir que cette nouvelle structure, qui entre dans le cadre du dispositif de diversification de l'économie et des exportations, et qui sera chargée d'examiner d'une manière approfondie, avec l'ensemble des secteurs concernés, les contraintes rencontrées par les exportateurs afin de mettre en place une stratégie nationale de promotion des exportations, sera mise en place après la transmission d'un rapport détaillé sur la situation des exportations hors hydrocarbures au Premier ministre. Messaoud Beggah a précisé que cette nouvelle cellule devra revoir l'ensemble du dispositif de promotion des exportations hors hydrocarbures et proposer de nouvelles mesures permettant de renforcer cette activité, sachant que ce segment des exportations ne représente que 5% des exportations globales du pays. Le même responsable a rappelé la mise en place d'une cellule similaire auprès du ministère du Commerce qui se compose de représentants de ce département ministériel, de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), de la Société algérienne des foires et exportations (Safex) et de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal). «Cette cellule du ministère du Commerce a permis, lors de sa première réunion, d'identifier les préoccupations des exportateurs portant, notamment, sur la réglementation de change, les formalités et procédures douanières, les mesures incitatives visant à promouvoir les exportations et les difficultés relatives à la logistique», a-t-il noté. Les remboursements du FSPE réduites de 8% en 2015 Les activités du Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE) ont clôturé l'année 2015 avec une baisse de 8% dans ses remboursements aux entreprises exportatrices. Messaoud Beggah a expliqué, à cet égard, que dans le cadre de la promotion des exportations hors hydrocarbures, les aides et les remboursements octroyés par le FSPE, en 2015, sont passés à plus de 478 millions de DA pour 390 dossiers examinés contre 527 millions de DA pour 251 dossiers en 2014. Selon lui, ce recul s'explique par le fait que depuis 2014, le FSPE n'accorde cette aide que pour les exportateurs qui réalisent un chiffre d'affaire à l'export ne dépassant pas 10 millions de dollars, et ce, dans le but d'orienter davantage ces aides vers les entreprises débutantes. Par ailleurs, il a affirmé que le ministère du Commerce continuera à accorder les subventions en fonction des demandes déposées par les exportateurs. «Les aides aux exportations des dattes ont atteint plus de 310 millions DA, soit près de 65% du montant global des aides octroyées par le Fonds, tandis que les aides accordées aux exportations des autres produits agricoles se sont établies à un peu plus de 2 millions DA soit 0,41% du montant global», a-t-il détaillé. Ajoutant que les aides pour la participation aux foires se sont chiffrées à 86 millions DA contre plus de 7,6 millions DA pour la participation des entreprises aux foires à titre individuel. Les soutiens aux exportations des produits industriels ont chuté à 72 millions DA en 2015 contre 270 millions DA en 2014, soit 750 millions DA en 2013. Toutefois, il précisé que «la raison de ce recul est que le soutien en aval aux exportations des produits industriels est prohibé par les accords de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans le cadre de son processus d'adhésion, l'Algérie s'est engagée, en 2011, à démanteler progressivement les aides accordées à ces produits». Tout en assurant qu'il ne s'agit pas d'une suppression totale des aides pour cette catégorie de produits, mais d'une réorientation vers l'amont de l'acte de l'export à travers la réalisation d'études du marché, la réalisation des programmes de formation spécialisée aux métiers de l'export et l'élaboration du diagnostic de la situation.