Ce réseau a été démantelé en juillet 2014, lorsque les services de lutte contre les stupéfiants d'Oran ont reçu des informations selon lesquelles le nommé Fkih Tahar, 41 ans, recelait de la drogue dans son domicile de Haï Nedjma, une banlieue périphérique située près de Sénia. Dix Algériens, de tous âges, venant de divers horizons et de diverses wilayas, ont comparu, hier, devant le tribunal criminel d'Oran pour répondre de très lourds chefs d'inculpation liés au trafic de drogue. Pour l'accusation, chacun avait son rôle dans l'importation, le recel, le transport et l'exportation de kif marocain vers d'autres pays comme la Tunisie, la Libye ou encore l'Egypte. Ce réseau, soupçonné d'activer depuis quelques années déjà, a été démantelé en juillet 2014, lorsque les services de lutte contre les stupéfiants d'Oran ont reçu des informations selon lesquelles le nommé Fkih Tahar, 41 ans, recelait de la drogue dans son domicile de Haï Nedjma, une banlieue périphérique située près de Sénia. Après une surveillance de quelques semaines, la police opère une descente dans la maison du suspect et trouve deux camions (l'un à l'intérieur du garage et l'autre à proximité du domicile) contenant une quantité globale de 2 790,3 kilogrammes de résine de cannabis, dissimulés dans des caches aménagées. Ainsi pris en flagrant délit, l'homme se met très vite à table : il reconnaît les faits qui lui sont reprochés, évoque des opérations concernant des quantités impressionnantes et cite des noms. Grâce à ses renseignements, les services de lutte contre les stupéfiants arrêtent neuf autres personnes, faisant ainsi "tomber" un réseau que l'on soupçonne d'avoir contribué à la distribution de dizaines de tonnes de kif marocain en Algérie et dans d'autres pays. Devant le tribunal criminel, Tahar Fkih reconnaît les faits qui lui sont reprochés, mais revient sur un certain nombre de déclarations, notamment celles qui incriminent son fils, également présent au banc des accusés. Interrogé, celui-ci confirme ne rien savoir des activités de son père même s'il reconnaît avoir un jour déclaré : "Nous vivions dans des conditions très modestes et, subitement, nous nous sommes enrichis." À la barre, les autres inculpés, poursuivis pour avoir transporté les quantités de drogue, soit en tant que chauffeurs, soit en tant qu'éclaireurs chargés d'avertir de la présence de barrages de police ou de gendarmerie, ont tous tenté de nier les faits reprochés. Certains ont déclaré ne pas connaître leurs coaccusés alors que leurs relations avec Fkih étaient amicales. Pour le ministère public, les charges qui pèsent sur les accusés ont été vérifiées et démontrées. Selon la représentante du parquet, il s'agit bien là d'une bande criminelle organisée, spécialisée dans le trafic international de drogue. "Le réseau était constitué de quatre groupes : le premier, en contact avec les fournisseurs marocains chargés d'introduire la drogue sur le territoire national, le deuxième dont la mission était de convoyer la marchandise vers Oran où se trouve le troisième groupe spécialisé dans le recel, et, enfin, le quatrième qui se chargeait de transporter la drogue vers le Grand-Sud et, de là, l'acheminer vers les pays frontaliers." En raison de la gravité des faits et des quantités transportées, le ministère public exhorte le tribunal à appliquer une sentence exemplaire, soit la peine de prison à perpétuité pour l'ensemble des inculpés. S. Ould Ali