Le projet de révision constitutionnelle arrive aujourd'hui à sa phase ultime, à la faveur des votes des parlementaires des deux Chambres, réunis en session extraordinaire au palais des Nations à Club-des-Pins. Le Parlement aura à se prononcer sur le projet de Constitution qui contient 74 amendements et 38 nouveaux articles, dans sa globalité, lors d'une séance plénière sous la présidence d'Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, en sa qualité de président du Parlement, conformément à la loi fixant l'organisation et le fonctionnement des deux Chambres du Parlement. Après l'ouverture officielle de la séance, les parlementaires au nombre de 606 (Conseil de la nation 144 et APN 462) devraient se prononcer sur le texte qui doit avoir l'approbation des trois quarts des voix des membres des deux Chambres du Parlement, conformément aux dispositions de l'article 176 de la Constitution. Cette convocation des deux Chambres du Parlement, qui est la troisième après celles de 2002 (pour tamazight langue nationale) et de 2008 (ouverture du mandat présidentiel), enregistrera, contrairement aux deux précédentes, l'intervention des chefs de groupes parlementaires, et ce, sur décision du président de la République, afin de "donner l'occasion à l'ensemble des acteurs politiques pour s'exprimer en toute liberté sur ce projet", avait expliqué le président de la commission parlementaire conjointe, Djamel Ould Abbès. Les deux groupes FFS et l'Association Algérie verte (islamistes) ne s'exprimeront pas puisque leurs partis ont décidé de boycotter la cérémonie, alors que le PT, pourtant opposé au projet, profitera de la tribune pour, à l'évidence, réitérer ses critiques. De son côté, la commission conjointe installée mercredi dernier a finalisé l'élaboration du règlement intérieur de la session consacrée à la présentation et au vote du projet, ainsi que le rapport préliminaire y afférent. La commission est composée de 60 membres représentant 10% des membres du Parlement en ses deux Chambres, dont 7 représentants des groupes parlementaires (trois pour le Conseil de la nation et quatre pour l'Assemblée populaire nationale), et dont les préoccupations devraient être prises en considération dans les textes de lois qui découleront de l'adoption de la nouvelle Constitution. Pour sa part, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a présenté le projet de cette révision constitutionnelle devant les membres de cette commission, jeudi dernier. Son intervention devant les membres de la commission ad hoc aura été pour lui l'occasion d'un nouveau plaidoyer en faveur du projet, allant jusqu'à proclamer que "l'Algérie sera au rendez-vous avec une ère nouvelle et un renouveau républicain fort". Il va sans dire que le vote ne sera qu'une pure formalité, dès lors que la majorité est totalement acquise. Mais il faut néanmoins relever que les partis d'opposition ont rejeté le projet globalement et dans les détails, le considérant comme "une diversion politique". O. O./APS