Placé sous le thème "L'indépendance de l'huissier de justice, garant de la sécurité économique et sociale", le 1er Forum national des huissiers de justice s'est ouvert, jeudi, au Centre des conventions d'Oran (CCO) en présence des présidents des Chambres régionales des huissiers de justice et des magistrats auprès des différentes cours du pays. Près de 1 700 huissiers de justice ont pris part à cette rencontre visant à actualiser leurs connaissances en matière de législation algérienne relative à l'organisation et à l'exercice de ce métier. Ce forum s'inscrit dans le prolongement de deux conférences internationales organisées à Oran (2010 et 2013) concernant l'harmonisation des mécanismes de travail des huissiers de justice avec le soutien de l'Union internationale des huissiers de justice (UIHJ.) Dans le sillage de ce colloque, la présidente de l'UIHJ, Françoise Andrieux, a plaidé pour une large réflexion commune propice au bilan et à la prospective du métier d'huissier de justice. Elle a également formulé le souhait de voir l'émergence de nouveaux pays autres que l'Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie, déjà membres de l'UIHJ, à rejoindre la communauté internationale des huissiers de justice qui regroupe 88 pays. "Nous avons mis plus de 7 ans à collecter les législations de tous les pays à l'effet de parvenir à un code mondial régissant les règles d'exécution des décisions de justice utilisées par les pays membres de l'UIHJ et du FMI", a-t-elle affirmé. Pour sa part, et dans un point de presse improvisé, Brahim Bouchachi, président de la Chambre nationale des huissiers de justice (CNHJ), a insisté sur la nécessité d'adapter les outils de perception et de recouvrement des créances en corrélation avec ceux du ministère des Finances. "L'état anachronique de certains dispositifs du ministère des Finances ne jouent pas en faveur de l'huissier de justice", soulignant dans ce contexte la volonté de la CNHJ de pouvoir "financer le Trésor public en milliards de dinars si des facilités de travail et de protection sont garanties à l'huissier de justice", a-t-on assuré. Il a également appelé à l'égalité des droits des huissiers devant l'autorité de la justice, et non des personnes, pour, a-t-il dit, parvenir à un Etat de droit. À ses yeux, ce sont les établissements publics et les administrations qui "posent de sérieux problèmes de recouvrement de créances." Il n'en dira pas plus, estimant que le taux d'exécution des décisions de justice en 2015 a atteint un taux appréciable. Cette même instance organise également des stages de spécialisation au profit des jeunes huissiers à la faveur des protocoles de jumelage signés avec ses homologues de Marrakech (Maroc), Bizerte (Tunisie) et Montpellier (France). Me Brahim Bouchachi assurera, à partir de mars prochain, la présidence de l'Union maghrébine des huissiers de justice en remplacement de son homologue marocain, Redouane Benhamou, a-t-on signalé. K. REGUIEG-ISSAAD