Il y avait de l'enjeu, hier, au stade Tahar-Zoughari de Relizane où le Rapid local avait à cœur de renouer avec le succès pour continuer sa farouche lutte pour la survie en Ligue 1 face à une formation kabyle qui, de son côté, était visiblement déterminée à arracher un bon résultat pour tenter de se mettre à l'abri d'une mauvaise surprise de fin de saison et espérer ainsi tirer vers le haut du classement en attendant des jours meilleurs. Certes, les Relizanais étaient quelque peu contrariés par une semaine mouvementée ce qui avait d'ailleurs poussé l'entraîneur Mohamed Henkouche à brandir la menace de démission, mais les camarades de Benabderahmane ont mis du cœur à l'ouvrage pour sonner l'heure de la révolte surtout que le dernier match nul obtenu à Sétif avait galvanisé le Rapid alors qu'en face la JSK ne voulait guère revenir bredouille de ce déplacement dans l'Ouest algérien. Et pour preuve, c'est bien la JSK qui passe aussitôt à l'attaque pour déclencher les premières hostilités par le biais de Diawara qui déborde sur le flanc gauche pour servir idéalement Boulaouidat qui est contré dans les 18 yards (1'). Une minute après, la JSK bénéficie d'un coup franc plein axe mais le capitaine Rial bute sur le mur relizanais. Le RCR réplique par Tiaïba, auteur d'un joli centre sur lequel le gardien international Doukha, visiblement en manque de compétition, lâche nerveusement la balle devant Manucho qui ne profite pas de l'aubaine (6'). La JSK ne lâche pas prise et parvient à se créer plusieurs occasions de but mais Ziti (9'), Boulaouidat (12' et 16') et Rahal (16') font preuve de précipitation face au but. Le Rapid procède par des contres et sur un centre aérien, Doukha panique quelque peu et relâche encore un ballon anodin pour commettre ensuite une faute sur Manucho ce qui amène l'arbitre Boubekeur Zouaoui à siffler le penalty indiscutable que transforme imparablement l'avant-centre Mohamed Tiaïba (26'). Loin de baisser les bras, les Canaris repartent de plus belle et auraient pu bénéficier, à leur tour, d'un penalty évident sur une faute de main d'un défenseur relizanais mais, curieusement, l'arbitre, pourtant bien placé, ne bronche pas malgré toutes les protestations kabyles (28'). Certes Doukha réussit ensuite à se racheter par le biais d'une manchette spectaculaire sur un tir rageur de Bouda (33'), mais les Canaris avaient toute la latitude de niveler la marque par Diawara, à deux reprises (36' et 45') et surtout par le remuant Rahal, très en vue hier, lui qui réussira un slalom dévastateur dans la surface de vérité pour enchaîner avec un tir fracassant que l'excellent Zaïdi dévie miraculeusement sur... la transversale (45' + 2'). La seconde période sera marquée par un autre coup de théâtre puisque l'arbitre, M. Zouaoui, n'hésitera pas, cette fois, à siffler un second penalty au profit des locaux malgré toutes les contestations des Kabyles. Le buteur du jour Tiaïba échouera cette fois sur Doukha qui a choisi le même côté pour détourner admirablement le tir en corner (49'). Et si ce dernier sauve la JSK d'un scénario catastrophe, il faut bien admettre que les camarades de Rial auront été décevants en attaque où ils ne profitèrent guère du repli massif des Relizanais pour gâcher encore une bonne demi-douzaine d'occasions de but très nettes par Ziti (57'), Ferhani (76'), Rial (85') et Diawara (86' et 88'). Evoluant à dix après l'expulsion logique du défenseur Meddahi (82'), les Relizanais défendent héroïquement leur précieux but et lorsque le gardien Zaïdi détourne miraculeusement une reprise de la tête bien appuyée de Berchiche au prix d'un reflexe inouï dans le temps additionnel (95'), l'on a compris alors que le Rapid tenait là un précieux succès face à une JSK qui continue de pécher par un manque d'efficacité chronique. Mohamed HAOUCHINE