Des investigations du côté de la ville de Bir El-Ater ont révélé que ce sont les pressions subies par le wali de Tébessa de la part de la mafia du foncier qui ont fait réagir la société civile. Dans une lettre adressée au wali de Tébessa, Bouguerra Ali, pas moins de 11 associations de la société civile ont apporté leur soutien à ce dernier dans sa lutte contre le trafic du foncier. Il est vrai que le wali de Tébessa, depuis son arrivée au mois de juillet 2015, a donné un coup de pouce au développement local par ses multiples sorties à travers les 28 communes de la wilaya. Beaucoup de projets qui étaient à l'arrêt ont été à nouveau amorcés, au grand soulagement des citoyens. La première question qui nous vient à l'esprit est : qu'est-ce qui a poussé ces associations à faire une telle action ? Des investigations du côté de la ville de Bir El-Ater ont révélé que ce sont les pressions subies par le wali de Tébessa de la part de la mafia du foncier qui ont fait réagir la société civile. À Tébessa comme ailleurs, la police enquête, dresse des rapports et transmet des comptes rendus aux autorités qui doivent prendre des décisions pour stopper les malversations et les pratiques mafieuses, concernant surtout le foncier. Malheureusement, la mafia de l'immobilier et du foncier jouit d'une totale impunité, car protégée par certains élus locaux. Cette mafia s'approprie en toute illégalité des terrains pour y construire des bâtisses illicites, des terrains pour la revente ou encore des locaux initialement destinés aux jeunes chômeurs, à Tébessa, El-Mizab, Rafana, Route El-Kouif, la Rocade, la zone industrielle et route de Bekkaria. Il en est de même pour les villes de Bir El-Ater, Cheria, etc. Le phénomène prend une ampleur dramatique. Alertée par des citoyens révoltés, la police de l'urbanisme et de la protection de l'environnement est intervenue à plusieurs reprises, notamment au quartier la Rocade et route El-Kouif. Des PV constatant ces dépassements qui gangrènent le tissu urbain ont été dressés, mais finissent par atterrir dans les tiroirs de l'APC de Tébessa, a-t-on appris de sources policières. En effet, l'APC n'ordonne aucune opération de démolition, pourtant sollicitée à maintes reprises. De nombreuses sources locales soupçonnent des complicités entre la mafia du foncier et des élus de l'APC. Pour preuve, l'affaire des 25 locaux de la cité Skanska, attribués dans le cadre du programme des 100 locaux pour chaque commune, du Président de la République. Les locaux en question ont été attribués aux pharmaciens, avocats et hommes d'affaires, au lieu d'être cédés à des jeunes chômeurs. Le comble, c'est que la même personne bénéficie de plusieurs locaux, selon la liste officielle dont Liberté détient une copie. Aujourd'hui, il semble que le wali de Tébessa a décidé de mener la guerre contre les constructions illicites, longtemps considérées comme tabou à Tébessa. En effet, l'opération de démolition de ces dernières permettant d'assainir définitivement le foncier à travers la wilaya. Depuis son installation, des enquêtes ont été enclenchées sur le foncier et les projets d'investissement, comme les carrières de sable, dont les permis de construire ont été délivrés durant le mandat de son prédécesseur. Dans ce sens, onze projets de carrières autorisés par l'ancien wali, à la veille de son départ, ont été gelés pour non-conformité. RACHID G.