L'activité d'exportation déjà lancée pour la pomme de terre touchera d'autres produits comme l'oignon et la tomate. En réunion, hier, à Alger, avec les représentants de l'interprofession de la filière pomme de terre, Sid-Ahmed Ferroukhi, ministre de l'Agriculture, du Développement rural et des Ressources halieutiques, a mis l'accent, lors de son intervention, sur les efforts consentis par l'Etat pour soutenir la filière pomme de terre, qui connaît depuis quelques semaines une surproduction qui a provoqué "une crainte" chez les producteurs. Le ministre a rassuré que l'Etat "n'abandonnera pas les professionnels" et que "tous les fonds de soutien et d'aide sont maintenus". Le ministre a invité ses hôtes à mettre le cap sur l'exportation et la transformation. "Nous avons des opportunités d'exportation vers plusieurs pays, la Russie, Dubaï, l'Espagne...", a informé le ministre, qui s'est dit engagé, aux côtés des producteurs, "à faciliter les procédures administratives d'exportation". Dans ce sillage, il a souligné que désormais "un dispositif fluide est mis en place pour la délivrance du certificat phytosanitaire par les inspecteurs au niveau des DSA de wilayas, soit sur le lieu de la production". "Nous avons décidé de renforcer les laboratoires d'analyses et de contrôle phytosanitaire des échantillons des produits agricoles au niveau décentralisé afin de fluidifier les procédures d'exportations", a précisé le ministre, niant au passage, l'expression d'une quelconque réticence de la part des producteurs qui adhèrent, décidément, volontiers à la démarche des pouvoirs publics. Le ministre a aussi souligné que l'activité d'exportation déjà lancée pour la pomme de terre touchera d'autres produits comme l'oignon et la tomate. Cette facilité accordée vient après le virement, a dit le ministre, à hauteur de 70% des redevances au profit des producteurs stockeurs, décidé, pour rappel, par le Conseil interministériel, mis sur pied à cet effet. La sortie de M. Ferroukhi se veut aussi un encouragement pour les agriculteurs. Il a plaidé pour une auto-prise en charge effective sur tout le processus de production, à commencer par la semence de pomme de terre de classe A, dont les importations approchent les 40% pour les réduire de 30% l'an prochain, et l'objectif est d'aboutir en fin de parcours à 0% d'importation à l'horizon 2019. Cet objectif, a insisté le ministre, ne sera atteint qu'avec une consolidation "du processus d'assainissement et de mise à niveau des établissements de multiplication des semences de pomme de terre". Toujours dans le même ordre d'idées, le ministre a appelé les professionnels de la filière "à une concertation permanente et une responsabilité partagée concernant chaque mesure prise dans le domaine", annonçant la révision à la hausse des volumes de stockage économique de ce tubercule pour atteindre les 60 000 tonnes, car 40 000 autres sont d'ores et déjà stockées dans le cadre du système Syrpalac. Mohamed Mouloudj