Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, effectuera bel et bien sa visite, la première du genre, au Maghreb, en mars prochain, consacrée au règlement du conflit du Sahara occidental. C'est son envoyé personnel au Sahara occidental, Christopher Ross, en tournée dans la région, qui l'a annoncé, d'abord vendredi, lors de sa rencontre avec les membres de la délégation sahraouie aux négociations, à Chahid El-Hafed (dans les camps des réfugiés sahraouis), puis le lendemain à Alger, lors de ses entretiens avec le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. La tournée de Christopher Ross, qui va le mener aussi au Maroc et en Mauritanie, a le même objectif, à savoir : la préparation de la visite du secrétaire général de l'ONU dans la région. Dans un communiqué rendu public hier, le ministère des Affaires étrangères a indiqué que la question sahraouie et les perspectives de son règlement "ont été au centre des discussions" entre notre ministre et M. Ross, le 20 février, et que les entretiens ont également porté sur la visite de Ban Ki-moon, en Algérie, les 6 et 7 mars prochain. La visite du diplomate américain en charge du dossier de décolonisation du Sahara occidental intervient la veille de la célébration, par le Front Polisario et les autorités de la République sahraouie (Rasd), du 40e anniversaire de la proclamation de la Rasd, qui est membre fondateur de l'Union africaine. Quatre décennies après les engagements pris — et non respectés — par l'ancienne puissance colonisatrice, l'Espagne, pour tenir un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, les Sahraouis, mais également le continent africain sont en droit d'attendre un dénouement heureux dans le territoire sahraoui "non autonome". Hier encore, l'Algérie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a fait savoir qu'elle continue à croire en l'"importance de faire prévaloir les solutions politiques conformément à la légalité internationale" et en "l'efficacité de l'action des Nations unies quant au règlement pacifique de la question du Sahara occidental". Aujourd'hui, après 2 décennies d'engagements pris — cette fois — par les Nations unies d'organiser un scrutin référendaire dans la dernière colonie africaine, le voyage de Ban Ki-moon ouvre la voie à l'espoir, puisqu'il pourrait convaincre enfin le Conseil de sécurité de protéger les droits nationaux du peuple sahraoui. À noter que la tournée de Christopher Ross et celle, prochaine, du SG de l'ONU surviennent dans un contexte marqué par l'annulation, le 10 décembre 2015, par la Cour de justice européenne, de l'accord UE-Maroc, relatif aux mesures de libéralisation réciproques en matière de produits agricoles, de poissons et de produits de la pêche. H. Ameyar