Près de 300 étudiants ont répondu, hier, à l'appel du Comité autonome des étudiants de l'université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira, à l'organisation d'une marche pour "l'égalité entre les langues" arabe et tamazight. Cette initiative coïncide avec la Journée internationale des langues maternelles, célébrée le 21 février. Le long de l'itinéraire, qui a débuté de l'université jusqu'au siège de la wilaya, les marcheurs ont scandé des slogans exhortant les hautes autorités de l'Etat à instaurer une "égalité" entre les deux langues officielles, dans tous les domaines. "L'Etat doit aller plus loin. Nous, nous ne voulons pas d'une officialisation biaisée", affirment les manifestants. Ils précisent que l'officialisation de tamazight doit intégrer les domaines éducatif, administratif et politique. En outre, ces étudiants appellent les plus hautes instances du pays, notamment le chef du gouvernement et la ministre de l'Education nationale, à œuvrer afin de faire annuler le caractère facultatif de l'enseignement de tamazight et sa généralisation à travers tout le territoire national. Dans la même optique, les marcheurs ont aussi soulevé la problématique de la transcription de tamazight qui, selon eux, devrait se faire en caractères latins ou tifinagh et non en arabe. Ce dernier, qui a été expérimenté chez nos voisins marocains, est un véritable échec, selon nombre de spécialistes. Cette marche que les organisateurs voulaient apolitique n'a pas échappé aux slogans hostiles au pouvoir, lorsque les étudiants ont commencé à scander les habituels "Pouvoir assassin", "Révisez l'histoire, l'Algérie n'est pas arabe" et autres "Système corrompu". Une fois devant le siège de la wilaya, l'un des organisateurs de la manifestation prendra la parole pour lire une plateforme de revendications, qui comprend, notamment, l'égalité entre l'arabe et tamazight, l'annulation du caractère facultatif de l'enseignent de tamazight, la mise en place d'une académie pour traiter des mécanismes de tamazight et l'augmentation des postes d'enseignement, etc. Enfin, il y a lieu de signaler que cette marche a été encadrée par un imposant dispositif sécuritaire et qu'elle s'est déroulée dans le calme. RAMDANE B.