Prévu mardi dernier, le vote du Parlement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale, se déroulera aujourd'hui pour connaître le sort du gouvernement d'union nationale remodelé par Faïz Sarraj après un premier rejet, il y a de cela un mois maintenant. Cette séance s'annonce cruciale pour l'avenir de la Libye, qui a un besoin pressant du soutien de la communauté internationale, laquelle le conditionne à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale, qui sera son principal interlocuteur. D'ailleurs, les informations en provenance de ce pays font état de pressions accrues, notamment de la part de pays occidentaux et de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, sur les députés du Parlement de Tobrouk afin qu'il donnent leur feu vert à l'installation du cabinet de Faïz Sarraj dans les meilleurs délais. Le diplomate allemand a relativisé l'importance de sa présence à Tobrouk en affirmant sur son compte Twitter : "Je suis à Tobrouk aujourd'hui pour aider et non pas pour interférer", tout en soulignant toutefois que "les yeux des Libyens sont braqués sur Tobrouk, et le peuple libyen attend un gouvernement d'union nationale". Selon le portail d'information Libyaakhbar, des contacts directs auraient été établis avec des députés par les pays occidentaux pour les convaincre d'accorder leur confiance à ce gouvernement. Ils ont été mis en garde contre un éventuel rejet de ce cabinet, car cela pourrait avoir comme conséquence le retrait de la reconnaissance internationale dont jouit jusque-là le Parlement de Tobrouk. C'est dire que tous les moyens sont bons pour leur forcer la main. D'un autre côté, Abdelhakim Belhadj, un des principaux acteurs de la guerre civile libyenne et homme fort de la formation politique islamiste Fajr Libya, a affirmé, dans un entretien accordé samedi au quotidien italien La Republica, qu'il n'est guère favorable à la présence du controversé général Khalifa Haftar au sein d'un gouvernement d'union nationale et qu'il souhaitait la levée de l'embargo sur les armes imposé à la Libye pour se charger de combattre l'organisation terroriste Daech, présente en force dans ce pays. Il ne fait aucun doute que les forces d'opposition à l'accord de Skhirat n'ont pas encore abdiqué, bien au contraire, d'où la difficulté de la tâche qui attend Faïz Sarraj. Merzak Tigrine