Près d'un mois après le rejet de son premier gouvernement, jugé pléthorique par le Parlement de Tobrouk, Faïz Sarraj a présenté un cabinet de 18 ministres au lieu de 32. Pour entamer sa mission, il devrait obtenir le feu vert de cette assemblée. La balle est à nouveau dans le camp des députés du Parlement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale, qui doivent se prononcer au plus tard aujourd'hui sur la composition du gouvernement libyen d'union nationale, qui lui a été soumise, hier, par le Conseil présidentiel libyen, soutenu par l'ONU. "Le gouvernement a été formé aujourd'hui et envoyé au Parlement", a en effet déclaré au cours d'une conférence de presse le porte-parole de cette instance, Fathi al-Mejebri, pour que le Parlement de Tobrouk, déjà pressé par la communauté internationale, donne rapidement son accord à la mise en place du cabinet de Faïz Sarraj. Dans cette optique, la même source a ajouté : "Nous espérons que cela sera le début de la fin du conflit en Libye." Ceci étant, ce gouvernement compte 18 membres dont 5 ministres d'Etat, dont le poste de ministre de la Défense, qui a été l'un des principaux obstacles rencontrés au cours des négociations, a été attribué au colonel Mahdi al-Barghati. Se félicitant de l'annonce de la formation de ce gouvernement, l'émissaire de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, a appelé les Libyens à saisir cette chance en vue de ramener la paix dans le pays. "La caravane de la paix a bel et bien pris sa route pour le peuple libyen", a-t-il déclaré en assurant qu'"il s'agit d'une chance unique pour rétablir la paix en Libye et qu'il faut absolument la saisir". Dans le même ordre d'idées, des dirigeants européens ont appelé, hier, le Parlement de Tobrouk à reconnaître rapidement le gouvernement d'union nationale, pour qu'il puisse être mis en place "très prochainement". À son arrivée hier à une réunion des 28 ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles, la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a déclaré : "J'espère que la Libye pourra avoir un gouvernement pleinement opérationnel très prochainement." De son côté, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a espéré que cette assemblée donnera son feu vert, cette semaine, en soulignant que "cela serait un immense pas en avant en vue d'une pacification du conflit politique et un moyen de rétablir l'Etat dans le pays plongé dans le chaos depuis 2011". Il y a lieu de rappeler que les grandes puissances mondiales estiment que seul un gouvernement d'union nationale peut constituer un interlocuteur fiable pour combattre l'organisation Etat islamique, qui s'est implantée à Syrte, à 450 km à l'est de Tripoli, et pour mieux juguler l'émigration clandestine africaine vers l'Europe à partir des côtes libyennes. C'est dire toute la pression exercée sur le Parlement de Tobrouk afin qu'il avalise les propositions de Faïz Sarraj dans les meilleurs délais. Merzak Tigrine