Prévue pour le 17 janvier, la divulgation de la composante du gouvernement d'union nationale libyen a été retardée de 48 heures afin que son président, Faïz Saraj, puisse achever ses consultations. Dans un communiqué rendu public à la veille de l'annonce de la composition du gouvernement d'union nationale, la commission libyenne en charge de l'opération a indiqué qu'un délai de deux jours a été accordé à Faïz Saraj, à sa demande, pour qu'il finalise la liste de son cabinet. La même source a souligné que le chef du gouvernement, désigné dans le cadre de l'accord conclu sous l'égide des Nations unies, a beaucoup avancé dans ses consultations entamées le 1er janvier avec les différentes parties libyennes. Faïz Saraj s'est réuni, dimanche, avec les élus de la région ouest de la Libye, avec à l'ordre du jour la question de la désignation du chef de la diplomatie, qui demeure un différend entre lui et son adjoint, Ahmad Miitag. Une source parlementaire libyenne a indiqué sur le site internet "portail du centre" que Faïz Saraj aurait interrompu ses consultations le temps d'un séjour en Algérie, pour les reprendre par la suite. Cette visite ouvre le débat sur le lien avec la composition du gouvernement, d'autant plus que le dirigeant politique Abdelhakim Belhaj, qui bénéficierait du soutien de l'Algérie, exige 5 portefeuilles ministériels, dont ceux de la Défense et des Finances. Reste à savoir quelle part de vérité il y a dans ces spéculations. Ceci étant, il faut savoir que la mission de Faïz Saraj n'était guère aisée, au vu de l'opposition et des conditions posées par les dirigeants du Congrès général national, non reconnu par la communauté internationale, mais également par ceux du Parlement de Tobrouk, lequel bénéficie d'une reconnaissance internationale. Ce retard dans la composition du gouvernement d'union nationale libyen n'a pas été du goût du représentant personnel du secrétaire général de l'ONU, l'Allemand Martin Kobler, qui a, maintes fois, tiré la sonnette d'alarme quant à l'urgence de la mise en place de ce cabinet, lequel sera le principal interlocuteur de la communauté internationale, mais surtout des pays occidentaux désireux d'intervenir militairement en Libye contre l'organisation terroriste de l'Etat islamique. En effet, la France et les Etats-Unis ne cachent pas leur empressement à frapper Daech dans ce pays en raison de la menace réelle qu'il constitue sur le terrain, où il ne cesse de progresser particulièrement en direction des zones pétrolifères qui l'intéressent au plus haut point. Il urge donc pour ces pays occidentaux d'avoir un unique interlocuteur libyen, lequel formulera directement sa demande d'aide militaire, qui leur ouvrira la voie de l'intervention internationale contre Daech comme c'est le cas en Irak et en Syrie. Il y a lieu de signaler enfin que la réunion de Rome sur la Libye, initialement prévue pour aujourd'hui, est tributaire de l'annonce du gouvernement d'union nationale de Faïz Saraj. Cela explique les pressions exercées par les capitales occidentales sur Tripoli. Merzak Tigrine