L'Algérie fait actuellement face à une crise financière et économique, mais elle est dans le même temps confrontée à une situation sécuritaire précaire. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, estime que l'on ne peut parler de croissance économique sans créer au préalable les conditions nécessaires liées à la sécurité et la stabilité dans notre pays. "La sécurité et la stabilité de l'Algérie sont la véritable clé pour toute relance économique", a-t-il indiqué en marge d'une conférence organisée jeudi à la Safex par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Certes, l'Algérie fait actuellement face à une crise financière et économique, mais elle est dans le même temps confrontée à une situation sécuritaire précaire et instable "exceptionnelle" aux frontières. "Comment peut-on mettre en œuvre les stratégies futures tracées par l'Etat, appliquer la nouvelle Constitution et concrétiser les lois organiques en cours d'élaboration, si on n'a pas préservé la sécurité et la stabilité à nos frontières ?", s'est-il interrogé. Tout Algérien, a-t-il tenu à préciser, doit inclure dans ses réflexions quotidiennes la nécessité d'être vigilant aux côtés des institutions sécuritaires, en l'occurrence l'Armée nationale populaire, afin de préserver la sécurité et la stabilité du pays. Car, a-t-il ajouté, un climat d'insécurité règne continuellement aux frontières notamment dans le Grand-Sud. Il en veut pour preuve le récent attentat terroriste qui a ciblé lundi dernier la ville de Benguerdane à l'extrême sud de la Tunisie. Tout en saluant les institutions sécuritaires tunisiennes pour le "professionnalisme" avec lequel elles ont affronté cet attentat, M. Bedoui a voulu signifier que le danger guette en permanence l'Algérie, voire les deux pays voisins. "La sécurité de la Tunisie et de ses frontières est celle de l'Algérie et la sécurité de l'Algérie et de ses frontières est celle de la Tunisie", a-t-il souligné. Pour le ministre, une coordination sécuritaire permanente lie l'Algérie à la Tunisie en matière de lutte contre le terrorisme. "Il existe entre les services de sécurité algériens et tunisiens une coordination et un échange d'informations pour protéger nos deux pays et sociétés", a-t-il expliqué. Par ailleurs, au cours de cette conférence nationale "sur l'économie, le commerce intérieur, les impôts et la sécurité sociale", le secrétaire général de l'UGCAA, Salah Souileh, a saisi l'occasion pour évoquer des revendications de son organisation dont l'exonération des commerçants et artisans des pénalités de retard et l'annulation des dettes de ceux qui exerçaient durant la décennie noire. Il a demandé aux adhérents de l'Union d'exprimer leur solidarité avec l'Exécutif durant cette période difficile que traverse le pays, marquée par une baisse drastique de ses revenus pétroliers. M. Souilah a également appelé les commerçants à se mobiliser pour remporter "la bataille engagée par l'Etat afin de bâtir une économie forte en dehors des hydrocarbures et la promotion du produit national". Et de conclure : "Nous avons pris l'engagement à l'UGCAA de soutenir le gouvernement dans cette conjoncture difficile." Cette rencontre se veut, selon le ministre, un message clair de la ferme volonté de ces commerçants de "relever les défis qui attendent le pays sur les plans économique et commercial". À condition, nuancera-t-il, que ces artisans recourent, pour réaliser cet objectif, à des méthodes scientifiques et professionnelles. Une chose est certaine, le ministre de l'Intérieur a promis aux commerçants, venus nombreux, de soumettre au gouvernement les recommandations qui sanctionneront la rencontre afin d'accompagner cette nouvelle vision économique du pays. Il s'agit, en termes plus clairs, du nouveau modèle économique choisi par l'Algérie de 2016 à 2019, annoncé récemment par le Premier ministre. B. K.