À la faveur de son succès par une marge assez sécurisante de deux buts à zéro face à un Sporting de Gagnoa qui "a beaucoup souffert du froid" (dixit Maxime Gouaméné son entraîneur), le Mouloudia d'Oran aura fait, samedi en début de soirée au stade Ahmed-Zabana, un grand pas vers une qualification aux huitièmes de finale de la coupe de la CAF où il rencontrera, très certainement, le Kawkab de Marrakech dans ce qui serait un pur derby maghrébin. Sans surprise, les Rouge et Blanc ont bâti leur succès lors de cette première manche sur leur réussite sur coups de pied arrêtés ainsi que sur l'opportunisme avéré de leur défenseur et double buteur Mohamed Benyahia qui en est, déjà, à onze réalisations depuis le début de saison, dont neuf en championnat. Face à un Sporting Gagnoa certes bien organisé mais terriblement limité sur le plan technique comme en témoigne sa seule tentative cadrée en quatre-vingt-dix minutes de jeu, le Mouloudia n'a, pourtant, pas joué son meilleur football. Loin s'en faut. Incapable de trouver des solutions dans le jeu au double rideau défensif dressé par les Ivoiriens, encore moins réussir à perforer le bloc placé très haut de Gagnoa, les Oranais ont surtout bénéficié d'une réussite quasi insolente sur coups de pied arrêtés. L'incompréhensible frilosité de l'entraîneur Fouad Bouali, qui a esseulé Mohamed Zaâbiya en attaque pour cadenasser son entrejeu avec Lemouchia, Benamara, Larbi, Berramla et El-Ogbi n'a, d'ailleurs, guère échappé à son président Belhadj Mohamed qui a, aussitôt le coup de sifflet final du referee équato-guinéen donné, glissé aux oreilles toujours à l'affût des journalistes qui l'accompagnaient aux vestiaires n'avoir pas compris "avec quelle option tactique le coach a débuté le match". Bouali : "J'attends toujours le kiné promis" Et, comme rapporté du reste dans ces mêmes colonnes hier, Fouad Bouali n'a pas laissé passer l'occasion sans rappeler qu'il demeurait le "véritable et seul patron technique". Une réponse pleine d'autorité du technicien tlemcénien qui, s'il concède à son président "la liberté de dire ce qu'il veut en sa qualité de premier responsable et de fidèle supporter du club", n'y est pas allé par trente-six chemins pour affirmer que lui, "faisait ce (qu'il) voulait". Au passage, le driver des Rouge et Blanc en a remis une couche en reprochant, à demi-mot, à sa direction de ne pas tenir ses engagements relatifs au recrutement d'un kinésithérapeute. "Tout le monde veut voir tel ou tel élément jouer, mais personne ne cherche à savoir si tel ou tel joueur se rétablira à temps ou si on récupérera nos blessés. Dès ma prise de fonction, j'ai réclamé à ma direction un kiné. Rien n'a été fait en ce sens. J'attends toujours...", s'agacera presque Fouad Bouali. Connaissant le tempérament anti-polémiste du président Baba, l'on serait tenté d'affirmer que cette guéguerre des mots ne durera pas plus que son effet d'annonce, le temps d'entamer la préparation du match retour à propos duquel l'entraîneur des Rouge et Blanc appréhende surtout "l'adaptation difficile aux conditions climatiques toujours handicapantes en Afrique, notamment en raison du taux d'humidité élevé". En attendant ce départ du 17 mars pour jouer le surlendemain à Abidjan, Belhadj aura, en parallèle, l'occasion d'évoquer en long et en large "ces fauteurs de troubles qui ont balancé des fumigènes sur la pelouse comme pour créer des problèmes à l'actuelle direction du club, alors que l'équipe menait par deux buts à zéro". Or, si le public n'avait pas tardé à se rappeler au souvenir des refrains hostiles à Youssef Djebbari, l'ex-président accusé d'œuvrer dans la déstabilisation, Baba ne s'est pas risqué à mettre des noms sur les profils des coupables désignés, préférant faire dans la retenue afin de ne pas ouvrir un front aux conséquences incertaines. Surtout que onze ans après sa dernière (brève) campagne africaine, "son" MCO venait de réussir son retour dans la cour des grands, sur le sinueux circuit continental. R. B.