À l'occasion de la célébration de la Journée nationale des handicapés qui coïncide avec le 14 mars de chaque année, Mounia Meslem, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, a présidé les festivités officielles à Oran. Après une visite de travail dans plusieurs établissements de son secteur, elle a assisté à la grande fête organisée au Palais des sports, en présence des associations actives de la wilaya d'Oran. La ministre a rappelé, dans son allocution, la gratuité du transport des personnes handicapées sur les réseaux de l'Entreprise Métro d'Alger (métro, tramway et transport par câble) dans les wilayas où existe ce service, sans oublier l'accompagnateur de la personne handicapée à 100% qui bénéficie lui aussi de la gratuité de ces services "à partir de ce 14 mars" ainsi que la délivrance de 900 000 cartes. Cependant, les parents des enfants handicapés jugent la prise en charge des leurs insuffisante, voire inacceptable, et affirment que leurs associations sont livrées à elles-mêmes. "J'ai l'impression que mon fils autiste n'est un pas un citoyen comme tout le monde. Les blocages sont à tous les niveaux et les moyens de la prise en charge sont dérisoires", s'insurge le père d'un autiste. Les difficultés sont nombreuses. Une source du ministère de la Solidarité nationale n'a pas démenti cette réalité. "Les besoins sont énormes. Nous manquons de spécialistes, d'éducateurs qualifiés... Chaque type d'handicap nécessite une prise en charge spécifique. Notre ministère de la Solidarité fait plus que du social. D'autres ministères doivent intervenir comme celui de la Santé par exemple." Nous avons appris que le nombre des autistes est en hausse. "Nous n'avons pas de chiffre exact, mais le nombre ne cesse d'augmenter. L'autisme est un problème de santé publique", confie notre interlocuteur. De son côté, le personnel éducatif des centres spécialisés déplore la situation de travail et revendique une amélioration salariale. "Je touche 28 000 DA/mois après 27 ans de service. Les nouveaux ne dépassent pas le Smig", déclare un ancien éducateur. Notons que la wilaya d'Oran compte 26 000 personnes handicapées recensées et 2 000 viennent grossir le chiffre chaque année. NOUREDDINE BENABBOU