De la naissance du cinéma kabyle au cinéma amazigh, tel est le titre du dernier livre de la cinéaste et universitaire Frédérique Devaux-Yahi, paru, en ce mois de mars, aux éditions L'Harmattan. L'ouvrage se base sur les trois premiers films d'expression kabyle, La Colline oubliée d'Abderrahmane Bouguermouh (1996), Machaho de Belkacem Hadjadj (1996) et La Montagne de Baya d'Azzedine Meddour (1997), ainsi que sur le premier long-métrage chaoui, La maison jaune d'Amor Hakkar (2008) pour analyser le patrimoine cinématographique amazigh. L'auteure utilise son expérience de socio-anthropologue pour décortiquer l'organisation coutumière de la société kabyle, notamment la place de ces structures traditionnelles dans les films analysés et dans les écrits éponymes. Elle retient des figures de style filmique assez simples en soi. Elle démonte les mécanismes et les sous-tendants afin d'exposer "la manière dont les cinéastes les ont utilisés pour ne rien trahir de leur société d'origine".