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"L'Algérie vit encore au-dessus de ses moyens"
Farid Bourennani, spécialiste financier, à Liberté
Publié dans Liberté le 20 - 03 - 2016

Dans cet entretien, l'expert financier analyse les alternatives au financement des dépenses publiques par le Trésor.
Liberté : L'Algérie doit-elle recourir à l'endettement extérieur pour financer ses investissements publics en contexte de baisse importante des revenus financiers du pays ?
Farid Bourennani : Tout d'abord, il y a une réalité que l'on ne peut occulter et qui est connue de tous. L'Algérie depuis quelques années vit au-dessus de ses moyens, d'où un déficit budgétaire très important. Ce déficit est le fruit pour l'essentiel d'une baisse drastique de la fiscalité pétrolière et de l'insuffisance des autres revenus (de la fiscalité ordinaire, tva, droits de douane). Par ailleurs, le fonds de régulation des recettes qui permettait de combler les déficits des dernières années sera totalement épuisé au cours de cette année.
L'Etat se doit d'agir sur différents plans :
- Arbitrer à la baisse les dépenses de fonctionnement (réduction du nombre de fonctionnaires, réduction du train de vie de l'Etat, chasse aux gaspillages, optimisation des subventions).
- Rationnaliser le budget des investissements (chasse aux surcoûts) et évaluer les possibilités de financements alternatifs.
- Accroissement des ressources.
- Cession d'actifs par des privatisations démontrant la volonté de l'Etat de se désengager des activités économiques non stratégiques et renforcer en conséquence le secteur privé.
Sur un autre volet, nous avons un déficit de la balance commerciale, un déficit de la balance des services, de ce fait la balance des paiements puise dans les stocks des réserves de change entre 30 et 35 milliards de dollars par an. Nos paiements sont d'environ 65 milliards de dollars et nos recettes d'environ 30 milliards de dollars
À ce rythme, les réserves seront épuisées dans 4 ans. Même en cas de retournements positifs des marchés pétroliers et gaziers, l'Algérie aura du mal à accroître sensiblement ses revenus, car nous ne parvenons pas à produire suffisamment pour atteindre nos quotas. Nous consommons une grande partie de notre production.
Il va de soi que les réalités dont nous parlons sont connues de tous les prêteurs potentiels. Par ailleurs, l'Algérie en décidant de rembourser par anticipation sa dette début 2004 s'est coupée des marchés qui eux ont également beaucoup changé ces dernières années.
Dans le contexte d'aisance, grâce à l'embellie des cours pétroliers, j'aurais préféré un reprofilage à notre avantage des conditions de la dette et la mise en place d'une démarche de notation du pays. Or une bonne notation et le maintien de relations étroites avec les prêteurs sont importants pour accéder dans de bonnes conditions au marché de la dette internationale.
Néanmoins, je préconise dès à présent de procéder à des petites opérations d'emprunts extérieurs pour reprendre pied dans le marché de la dette.
Faut-il aller alors vers les crédits concessionnels, notamment contractés auprès de la Chine ?
Il est illusoire de croire que les crédits concessionnels sont gratuits. Souvent les pays qui vous les accordent exigent de vous de les dépenser dans l'acquisition de leurs biens et services. Les taux de façade sont bons, les durées longues, mais en fait les biens qu'ils vous vendent incluent une grande partie du coût financier.
La Chine par exemple a décidé d'allouer 65 milliards de dollars de crédit aux pays africains afin de développer son expansion et influence via ses entreprises en Afrique. Les grandes infrastructures l'intéressent au premier chef, notamment devenir propriétaire et opérer dans les ports que je considère personnellement comme un élément de souveraineté d'un Etat.
Les entreprises notamment privées doivent-elles recourir à l'endettement extérieur ?
Il faudra pour la plupart qu'elles puissent démontrer que leurs activités sont génératrices de revenus en devises. Autrement, elles risquent un gonflement de la contrevaleur en dinars de leurs dettes en raison de la dépréciation continue du dinar face aux monnaies étrangères.
Que pensez-vous du recours à l'emprunt national pour financer les investissements publics hors budget de l'Etat ?
Il faut être pragmatique. C'est une bonne chose que d'essayer de mobiliser l'argent de l'informel. Je crois qu'il faut éviter de collecter l'épargne déjà bancarisée, car les montants considérables qu'envisage l'Etat risquent d'assécher le marché et rendre plus difficile la disponibilité des crédits bancaires aux entreprises, les ouvertures de capital des entreprises en bourse et les emprunts obligataires négociables des entreprises.
Or nous sommes dans une phase de relance de l'industrialisation du pays, à la fois pour substituer la production nationale aux importations et également promouvoir les exportations pour diversifier les sources de devises qui alimentent les réserves de change.

Fixer un taux de 5% pour l'emprunt national pour espérer drainer l'épargne du grand public constitue une maladresse...
Le taux de 5% me paraît élevé, ce qui induira inévitablement un renchérissement des coûts de financement des entreprises (dettes bancaires ou emprunts obligataires). De même, cela va constituer une pression sur les entreprises cotées les obligeant à distribuer la majorité de leur bénéfice net par action.
Par ailleurs, ce taux, qui pour l'année 2015 est supérieur au taux d'inflation, ne garantit le souscripteur que les taux d'inflation futurs (sur la durée de l'emprunt) ne seront pas supérieurs. Seul un taux variable indexé sur l'inflation peut couvrir réellement l'érosion monétaire.
K. R.


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