Le cahier des charges lié à l'investissement dans le secteur de l'automobile vient d'être finalisé au ministère de l'Industrie et des Mines. Il sera très prochainement publié dans le Journal officiel. Et s'il reprend l'ensemble des exigences arrêtées par le cahier des charges relatif à l'exercice de l'activité automobile, il n'en demeure pas moins qu'une disposition liée au taux d'intégration soulève de vives appréhensions et des craintes chez les concessionnaires. La disposition en question a trait au taux d'intégration. Elle exige des concessionnaires de développer une activité industrielle ou semi-industrielle avec un taux d'intégration de 45% sur 5 ans. Un délai jugé très court par les professionnels qui s'appuient sur les expériences des pays voisins qui ont exercé l'activité de la sous-traitance. Des expériences qui ont démontré que l'intégration est un paramètre majeur, mais surtout très lourd qui exige 10 ans, voire 20 ans, pour avoir un tissu industriel de moyenne et de bonne qualité. Lors de la conférence de presse organisée, à l'ouverture de la 19e édition du Salon international de l'automobile d'Alger (SIAA-2016), Sefiane Hasnaoui, le président de l'AC2A, a déclaré que "l'industrie automobile est un processus qui s'étale sur vingt ans au minimum pour prendre forme". Du coup, si cette disposition venait à être appliquée, la moitié des concessionnaires cesserait leurs activités. Par ailleurs, une réunion d'urgence a été convoquée, dimanche soir, au ministère du Commerce. À l'ordre du jour, l'attribution des quotas et des licences d'importation. Etaient présents le secrétaire général dudit ministère et les membres de la commission chargée d'attribuer les quotas et les licences d'importation des véhicules neufs. Selon nos sources, la situation semble se décanter et la décision aurait été prise pour annoncer, très prochainement, ces quotas aux concessionnaires qui attendent, depuis janvier dernier, ce sésame. Selon d'autres sources, ces quotas seront, officiellement, annoncés le 4 avril prochain et les concessionnaires seront informés à titre individuel sur les quotas à importer. En revanche, et une fois ces quotas définis, les concessionnaires n'auront aucune voie de recours pour faire valoir leurs droits, sachant que les importations sont plafonnées à 152 000 unités, dont 17 000 sont versées en priorité dans les marchés publics pour les besoins du parc automobile des institutions de l'Etat (ministères, hôpitaux, écoles, etc.). Du coup, on s'attend à ce que ces quotas ne soient pas équitables, et seuls les concessionnaires traditionnels en bénéficieront, à savoir ceux qui ont cumulé les ventes des années 2013, 2014 et 2015. Ainsi, il a été décidé d'exclure les nouveaux distributeurs des marques automobiles. FARID BELGACEM