Le président-directeur général de Nissan Algérie, Sefiane Hasnaoui, a été élu, mardi soir, à la tête de l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A). Succédant à Mourad Oulmi, président-directeur général du groupe Sovac (importateur de Volkswagen, Audi, Skoda, Seat et Porsche), M. Hasnaoui dirigera cette organisation jusqu'à juin 2016, et ce, conformément aux dispositions statutaires qui stipulent le renouvellement à échéance des structures exécutives. Seul candidat lors de cette élection, M. Hasnaoui fera face à situation kafkaïenne, notamment marquée par le blocage des importations de véhicules neufs jusqu'à nouvel ordre, d'une part, et la difficulté à livrer les quelque 9 000 clients en souffrance et dont les véhicules ne sont pas encore évacués des ports de Djen Djen (Jijel) et de Mostaganem, de l'autre. Aussi, le mandat de Hasnaoui, comme celui de son prédécesseur, est marqué par deux nouvelles donnes, et pas des moindres. D'abord, un cahier des charges qui dicte une refonte du secteur et de l'activité du concessionnaire en général. Depuis la naissance de l'AC2A en 1997, jamais les concessionnaires automobiles n'ont vécu une situation de division à cause d'un texte de loi. Il aura suffi la promulgation du dernier décret par le ministère de l'Industrie pour que le secteur connaisse un profond chamboulement au sein de cette instance et des conflits d'intérêt sur les parts de marché. "Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour rétablir le contact entre l'AC2A et les ministères chargés du secteur de l'automobile pour débloquer cette situation. Il faut savoir que ce sont des milliers de familles qui sont en jeu. Ce sont des postes de travail qui sont menacés si l'AC2A et les pouvoirs publics ne prennent pas en charge dans l'urgence cette situation", dira, d'emblée, M. Hasnaoui, après son élection. Ensuite l'institution, en 2016, du système des licences d'importation, qui limiterait les quotas à chaque concessionnaire automobile, afin d'encourager une industrie automobile locale, voire régionale, et qui permettrait, à moyen terme, à l'Algérie d'exporter. Cette décision annoncée par le ministère du Commerce vient porter un coup de massue à ces acteurs qui ont nourri, depuis 30 ans pour certains, l'espoir de tirer vers le haut ce secteur et d'en être les locomotives dans l'industrie automobile en Algérie. "Moi-même, je veux développer une industrie dans mon propre pays. Mais nous n'avons pas de visibilité et aucun texte d'application n'existe pour nous éclairer sur les avantages fiscaux et parafiscaux pour développer de tels projets, y compris sur le plan du foncier industriel, comme cela se fait chez les pays voisins", a indiqué le nouveau patron de l'AC2A. Même si, pour le moment, cette donne est strictement au stade du chimérique, le gouvernement ne veut plus entendre parler d'"importation de véhicules". À l'heure actuelle, ce sont 30 concessionnaires affiliés à l'AC2A qui voient leurs activités amoindries, mais aussi 180 concessionnaires multimarques qui, dans un proche avenir, disparaîtront du paysage automobile algérien. Seuls les concessionnaires qui ont bâti un réseau solide dédié à l'après-vente résisteront à cette tempête qui balaie, via un décret, une activité autour de laquelle gravite plus de 30 métiers. Mission délicate, mais pas impossible, M. Hasnaoui a estimé qu'"il est temps de donner un nouveau souffle à ce secteur sur lequel nous avons tous bâti nos espoirs". F. B.