La rencontre animée avant-hier par l'Abef a, visiblement, contribué à remettre un peu d'ordre puisque certains opérateurs ont pu, dès hier, prendre possession de leurs marchandises. C'est dans une extrême confusion que l'opération de prédomiciliation bancaire, destinée à instaurer un meilleur contrôle sur les importations, a été lancée par le gouvernement, induisant des dégâts collatéraux parmi la communauté des importateurs. S'étant rendu compte finalement des effets néfastes provoqués par la mauvaise communication autour des directives de la Banque d'Algérie transmises aux banques, les pouvoirs publics ont entrepris, par le biais de l'Association professionnelle des banques et établissements financiers (Abef), une action pour expliquer les modalités pratiques de la prédomiciliation bancaire électronique, rendue obligatoire, depuis le 15 mars dernier. La rencontre avait pour but de mettre fin à la cacophonie ambiante, où certains responsables d'établissements bancaires, en l'absence d'instructions claires à ce sujet ou d'une mauvaise interprétation des textes, ont, visiblement, agi à leur guise, suscitant l'ire d'importateurs dont la marchandise était déjà réceptionnée au niveau des ports et aéroports du pays. Si pour certains directeurs d'établissements financiers, les termes de la directive de la Banque d'Algérie relative à la prédomiciliation bancaire pour les opérations de commerce extérieur sont on ne peut plus clairs, pour d'autres, le texte n'a fait qu'ajouter à la confusion générale, surtout que les importateurs sont montrés du doigt, accusés qu'ils sont de tous les maux. Ayant effectué des opérations d'importation avant la date fatidique du 15 mars, date d'entrée en vigueur de l'obligation de domiciliation bancaire, des importateurs ont été priés de souscrire préalablement à l'opération de prédomiciliation avant de procéder à l'enlèvement de leurs marchandises. Pourtant, le texte en question précise bien que la date d'effet du dispositif a été fixée au 15 mars 2016. Pourquoi donc certains directeurs d'agences bancaires, notamment ceux du public, ont-ils tenté d'appliquer la directive de la Banque d'Algérie avec effet rétroactif ? Une telle situation a d'ailleurs suscité la colère des importateurs auxquels on a demandé de patienter une dizaine, voire une vingtaine de jours, pour pouvoir sortir leurs marchandises des enceintes portuaires et aéroportuaires. Certains opérateurs sont allés jusqu'à menacer de fermer leurs usines si on ne les autorisait pas à récupérer la matière première qu'ils ont importée avant l'entrée en vigueur du dispositif. La rencontre animée avant-hier par l'Abef a, visiblement, contribué à remettre un peu d'ordre puisque certains de ces opérateurs ont pu, dès hier, prendre possession de leurs marchandises. Cela dit, la confusion totale qui a caractérisé l'application du dispositif en question démontre, si besoin est, que la mise en œuvre de la mesure n'a pas été mûrement réfléchie par le gouvernement. Sinon, comment expliquer qu'une directive aussi importante que celle de la Banque d'Algérie soit transmise aux établissements bancaires et financiers pour son application le lendemain, sans donner à ces derniers le temps de mettre en place la logistique et les moyens nécessaires pour son exécution ? De surcroît, à un moment où ces mêmes banques, notamment les étatiques, accusent un retard immense dans l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Une technologie indispensable pour la prédomiciliation qui passe, en effet, d'abord par l'inscription de l'opérateur au site Web de prédomiciliation de la banque de son choix auprès de laquelle il obtient un droit d'accès au site électronique concerné. L'inscription électronique terminée, une notification électronique, c'est-à-dire un mot de passe, est alors adressée à l'opérateur définissant ses droits d'accès au site de prédomiciliation. Hamid Saïdani