Faute de consensus politique, le président français François Hollande a annoncé hier l'abandon de sa controversée réforme de la Constitution, annoncée après les attentats terroristes de novembre 2015 à Paris, qui prévoyait notamment une extension de la déchéance de nationalité. "J'ai décidé, après m'être entretenu avec les présidents de l'Assemblée nationale (dirigée par la gauche) et du Sénat (sous majorité de l'opposition de droite), de clore le débat constitutionnel", a déclaré M. Hollande lors d'une brève allocution solennelle. Le chef de l'Etat français, s'exprimant à l'issue du Conseil des ministres, a constaté qu'un "compromis était hors d'atteinte" sur la question de la déchéance de nationalité, contestée au sein même de son camp socialiste, et qui avait poussé la ministre de la Justice à démissionner en janvier dernier. "Je constate aussi qu'une partie de l'opposition est hostile à toute révision constitutionnelle. Je déplore profondément cette attitude, car nous devons tout faire (...) pour éviter les divisions et pour écarter les surenchères", a-t-il ajouté, rejetant ainsi clairement sur l'opposition de droite la responsabilité de cet échec. Une révision de la Constitution nécessite en France un vote en congrès (les deux Chambres réunies) sur un texte commun. Dans le processus, Assemblée et Sénat ont adopté des textes divergents. R. I./Agences