Dans un communiqué laconique publié hier sur son site internet, la FAF a annoncé la fin de mission pour Christian Gourcuff. "La Fédération algérienne de football a résilié à l'amiable le contrat du sélectionneur national, M. Christian Gourcuff, à sa demande", souligne le communiqué de la FAF qui précise que "l'intérim sera assuré par M. Neghiz Nabil, entraîneur national adjoint". C'est donc fini pour le technicien français. L'aventure du Breton Christian Gourcuff avec la sélection algérienne de football est arrivée à son épilogue. La réunion qui s'est déroulée hier entre le premier responsable de la FAF, Mohamed Raouraoua, et le technicien français a abouti à une séparation à l'amiable. Selon des indiscrétions, les deux hommes se sont mis d'accord, et le président de la FAF a même libéré Gourcuff sans exiger d'indemnisation. La nomination du futur sélectionneur pourrait avoir lieu avant le match contre les Seychelles. Les responsables de la fédération ne vont pas se précipiter, surtout que l'équipe est quasiment assurée d'une qualification à la CAN-2017. Il faut dire que c'était dans l'air, après tout ce qui s'est passé à l'issue de la double confrontation algéro-éthiopienne. Flash-back d'une collaboration qui a duré moins de deux ans. L'ancien Merlu a posé les pieds à la sélection algérienne sans faire de bruit. Il l'avait fait avant même le départ de l'ex-coach des Verts, Vahid Halilhodzic, au lendemain du Mondial brésilien. Sur invitation de la FAF, Gourcuff a même suivi l'équipe d'Algérie lors de ce tournoi footballistique planétaire avant d'officialiser son arrivée le 19 juillet 2014, succédant ainsi au Bosnien, qui prenait effet le 1er août de la même année. Il a signé un contrat de performance avec l'objectif de mener l'équipe d'Algérie au Mondial 2018. D'ailleurs, c'était sa première déclaration dès sa prise en main officielle des affaires techniques des Verts en affirmant que son ambition est d'entretenir la dynamique enclenchée au Mondial 2014 et tenter de construire un style de jeu à installer dans la durée. Il a débuté, quelques semaines après, de fort belle manière en allant s'imposer en Ethiopie pour son premier match dans le continent africain. Mais au fil du temps, il commence à ressentir une pression, surtout que l'équipe d'Algérie avait du mal à imposer son jeu et se distinguer lors de ses matches en Afrique. Une première fissure a eu lieu lors de la CAN 2015, qui s'est déroulée en Guinée équatoriale. Même si l'équipe nationale avait atteint les quarts de finale, la peu glorieuse élimination face à la Côte d'Ivoire, le futur vainqueur, a créé un énorme fossé entre le coach et les fans de l'EN. Certains ont essayé de lui accorder des circonstances atténuantes, mais la défaite face à la Guinée (1-2) en amical au mois d'octobre dernier au stade du 5-Juillet fut la goutte qui fait déborder le vase. Même le succès face au Sénégal (1-0), intervenu quelques jours après, ne l'a pas épargné des critiques. Lors de cette sortie, il avait laissé apparaître son envie de quitter prématurément le navire. Gourcuff avait déjà parlé au président de la FAF de son envie de partir après le match face à la Tanzanie. Finalement, il est revenu à de meilleurs sentiments, mais même lorsque les Verts avec trois victoires et un match nul dominent le groupe J des éliminatoires de la CAN 2017 et pas loin d'assurer leur qualification dès le prochain match face aux Seychelles le 3 juin, Gourcuff avait pris sa décision. "Je veux partir, ce n'est pas nouveau, je l'ai déjà dit au président de la Fédération au mois de novembre", a-t-il déclaré au lendemain du match face à l'Ethiopie, assurant qu'il ne souhaite pas aller au conflit avec ses responsables. "Il n'y aucun intérêt de garder un sélectionneur qui souhaite s'en aller. L'équipe est pratiquement qualifiée, c'est le moment", a-t-il poursuivi. Le bilan du désormais ancien sélection national reste tout de même en dessous des potentialités de l'équipe. Avec 13 victoires, 3 nuls et 5 défaites en 21 matches, Gourcuff avait les moyens de réaliser un bien meilleur parcours. Raouraoua devrait se rendre compte de ce mauvais casting, lui qui s'est trouvé devant le fait accompli lorsque Vahid Halilhodzic avait annoncé officiellement son départ en juillet 2014. La balle est donc dans le camp de la fédération, qui aura certainement toute latitude de gérer ce nouveau dossier en faisant surtout le bon choix en prévision des éliminatoires du Mondial 2018 qui débuteront l'automne prochain, sans Gourcuff. C'est sûr. M. A.