Résumé : Houria demande à son mari de lui pardonner ses dérapages mais Amar, encore sous le choc de la disparition de la jeune Melaaz, jure qu'elle ne remettra plus les pieds à Paris. Elle est née et avait grandi dans ce village, et se réadaptera facilement à la vie paysanne...Houria est offusquée. Ses yeux semblaient sortir de leurs orbites : -Non Amar..Non...Ne me fais pas çà...Pense un peu à nos enfants...Le petit va grandir loin de toi. -Pas uniquement le petit...Je te laisse aussi Ghania....Elle est trop jeune et ne supporte pas ton absence...Chaque fois que l'occasion se présentera je t'enverrai un mandat et tout ce dont tu auras besoin pour élever convenablement nos enfants...Moi je dois trimer..je dois ramasser encore de l'argent, et assurer ma retraite...Les terres sont toujours hypothéquées, je dois payer mon dû, si je veux les récupérer...Mais la ferme est prospère...Tu pourras t'y installer et prendre tes aises. -Non..Non Amar..Ne me fais pas çà..Je t'en supplie...Je t'en supplie..Je veux repartir avec toi en France.... -C'est fini...Tu peux oublier Paris et le reste... Il s'apprêtait à quitter les lieux, puis revint sur ses pas pour passer une main caressante sur la joue de son fils : -Il s'appellera Aïssa... Une semaine passe, et Amar repartit en France...Malgré ses supplications Houria reste au bled avec ses deux enfants....Meriem est surprise de voir son père revenir seul, mais il la rassure. C'est bientôt l'été et ils iront tous les deux passer un long mois de vacances en famille....Meriem allait sur ses dix années..C'est une véritable petite fée de foyer, qui s'occupait à choyer son père...Elle savait lui préparer son café bien dosé, cirer ses chaussures, laver ses chaussettes, et le couvrir alors qu'il s'endormait tout habillé sur le canapé du salon. Elle était aussi une élève assidue...À l'école, on lui faisait toujours ses éloges, et il en était très fier...La fille de Aïcha lui procurait autant de bonheur que l'avait fait sa défunte mère...De son côté, il ne ratait jamais une occasion pour lui démontrer sa gratitude...Il lui achetait de beaux vêtements, l'emmenait faire de longues promenades à la campagne, lui donnait son argent de poche, et quand le temps le lui permettait, ils allaient tous les deux au cinéma...Meriem aimait le cinéma et le théâtre...Elle faisait d'ailleurs partie d'une troupe théâtrale à l'école, et répétait souvent ses textes le soir devant son père....En somme, Amar, pouvait soupirer d'aise, maintenant qu'il avait remit les pendules à l'heure..Pas pour longtemps ! Les vacances d'été arrivèrent, et Meriem qui ne tenait plus en place, accompagne son père dans les magasins pour acheter des cadeaux et autres présents destinés à la famille et à certains de leurs connaissances. Amar avait réservé leurs billets, et c'est le cœur palpitant qu'ils prirent ensemble l'avion à destination du pays. Au village, on les recevra à bras ouverts. Comme à leurs habitudes, les villageois qui vouaient un respect et une admiration sans limite à Amar, lui réservèrent un accueil des plus chaleureux.. Comme il n'avait pas encore fêté la venue au monde de son héritier, Amar organisera une grande cérémonie et conviera tout le village à prendre part au grand couscous de l'année ...L'ancienne mosquée ne désemplira pas de la journée. Les vieux serraient ce fils prodigue dans leurs bras, et les plus jeunes, s'invitèrent à ses côtés pour l'entourer et entamer de longues discussions. Meriem, avait été confiée à sa belle-mère Houria, qui était restée à la ferme. Elle est heureuse de retrouver Ghania et le petit Aïssa, qu'elle ne connaissait pas encore. Le bébé avait six mois, et se portait comme un charme. Meriem lui pince la joue, et il sourit. Une dent menaçait de sortir sous la gencive inférieure. La jeune fille le prend dans ses bras, et le serre fortement contre elle. Ce petit frère venu à point pour faire oublier le chagrin de Melaaz, avait redonné l'envie de vivre à son pauvre père...Houria avait accroché une amulette à son cou pour le préserver du mauvais œil. Aussi superstitieuse qu'elle était, elle ne le montrait qu'aux plus proches de la famille....Ghania avait beaucoup grandi. Elle courait à travers la maison, et sautait à la corde dans la grande cour. Meriem la regarde jouer un moment avant de s'approcher d'elle : -Je veux jouer avec toi... (À suivre) Y. H.