Synthèse de Ghada Hamrouche La Présidence de la République sahraouie démocratique (RASD) a appelé les Sahraouis à participer massivement ce week-end aux nombreux sit-in de solidarité avec les détenus sahraouis programmés à travers le monde. Un appel répercuté par l'agence de presse sahraouie d'information (SPS) et relayé par l'agence de presse algérienne (APS). La Présidence sahraouie a affirmé que ces sit-in se tiendront dans l'ensemble des territoires occupés et au sud du Maroc, dans les sites universitaires, au niveau de la communauté sahraouie à l'étranger, dans toutes les ambassades sahraouies de par le monde, au niveau des missions diplomatiques ainsi qu'au niveau des bureaux du Front Polisario. Selon la Présidence sahraouie, la mobilisation de l'ensemble des Sahraouis est indispensable pour participer à un «acte de solidarité» pour faire de ces rassemblements «un renouvellement de l'attachement et de fidélité aux sacrifices de notre peuple, afin de répondre à l'appel des prisonniers politiques sahraouis qui croupissent dans la prison marocaine de Salé», précise l'agence sahraouie. La Présidence sahraouie ne manquera pas cette occasion pour exprimer sa «vive» condamnation de l'«injuste» décision marocaine qui, du reste, est en parfaite «violation des normes et des conventions internationales». La décision marocaine, souligne-t-on encore, prouve la détermination des autorités marocaines «à continuer de violer les droits humains dans la partie occupée du Sahara occidental». Selon la même source, «les autorités marocaines ne tiennent aucunement compte des chartes, des normes ainsi que des conventions internationales les plus élémentaires». Jeudi, le président de la RASD, M. Mohamed Abdelaziz, a appelé l'ONU à «exercer des pressions» sur le Maroc pour l'amener à renoncer à sa décision de traduire les 23 détenus politiques sahraouis devant le tribunal militaire de Rabat. «Nous réitérons notre appel pour que l'ONU assume ses responsabilités en exerçant des pressions sur les autorités marocaines pour les amener à respecter le droit international et à renoncer à leur décision de traduire des civils devant le tribunal militaire», a souligné le président Abdelaziz dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon. «Il s'agit non seulement de traduire des civils devant le tribunal militaire, ce qui est déjà très grave, mais de surcroît, il s'agit de citoyens innocents issus du territoire du Sahara occidental placé sous la responsabilité de l'Onu», a déclaré le secrétaire général du Front Polisario dans sa lettre rapportée par la SPS. Il a ajouté que ces détenus politiques sahraouis «n'ont eu de tort que d'avoir revendiqué par des moyens pacifiques et civilisés l'application de la charte et des résolutions de l'ONU, notamment le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance». «La décision des autorités marocaines de traduire vendredi 13 janvier un groupe de détenus de Gdeim Izik devant le tribunal militaire n'est pas seulement un acte illégal et immoral, mais une humiliation pour la communauté internationale, représentée par l'ONU, et une atteinte à son autorité et à sa crédibilité», a indiqué le président sahraoui. «L'état de santé de ces détenus est très précaire, notamment avec la grève de la faim qu'ils avaient observée par intermittence. La plus longue avait dépassé 36 jours successifs pour demander l'accélération de leur mise en liberté et un procès régulier et équitable», a-t-il encore souligné. Il a ajouté, dans ce contexte, que la décision du gouvernement marocain de traduire les détenus de Gdeim Izik devant un tribunal militaire intervient dans le sillage «des violations flagrantes des droits de l'Homme par les autorités marocaines».