Après une série de décisions prises par le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, en juillet dernier, suite à un reportage montrant un état des lieux déplorable au CHU Ibn Badis à Constantine, notamment au service de la maternité, diffusé sur une chaîne de télévision publique, rien ou presque ne semble avoir changé. La prise en charge médical des patients est toujours aussi médiocre à Constantine. Problème d'hygiène, manque flagrant de médicaments, déficit en ressources humaines et matériels. Pis, la fermeture du service en question pour des travaux de réhabilitation qui traînent encore, a causé une surcharge en matière d'admission au niveau des deux hôpitaux de la wilaya, à savoir ceux d'El-Bir et d'El-Khroub. Pourtant, les responsables du secteur de la santé de la wilaya s'étaient engagés à remettre en service la maternité du CHU dans un délai de 5 mois, or 9 mois plus tard, toujours rien. Le service est encore en chantier ! Ce retard ne fait qu'aggraver la situation puisqu'il diminue le nombre de lits qui, à la base, était déjà insuffisant (1 lit pour 433 habitants, selon le rapport de la direction de la santé de la wilaya). Si les projets de construction des hôpitaux, notamment celui de Constantine, ont été gelés, les travaux de réhabilitation et d'extension des infrastructures sanitaires traînent des mois, voire des années, comme c'est le cas pour l'hôpital de 240 lits de Didouche-Mourad. Par ailleurs, les ressources humaines, elles, restent insuffisantes au niveau de tous les établissements, à titre d'exemple le CHU Ibn-Badis, l'hôpital d'El-Mansourah spécialisé en pédiatrie ou encore l'hôpital de Didouche-Mourad. Au niveau de ce dernier, le service de la maternité n'est pas encore opérationnel à cause d'un manque du personnel médical, alors que les travaux sont achevés depuis des mois. Aussi, l'on est en droit de se demander à quoi servent tous ces travaux de réhabilitation ou d'extension si les services restent fermés ? Si le problème est financier, la priorité devrait être donnée au renforcement des ressources humaines et aux moyens et l'équipement et non aux séminaires et autres congrès dont la plupart ne sont même pas rentables sur le plan médical. Mais le pire dans tout ca, est que malgré le rapport accablant de la commission de wilaya présenté, pour rappel, lors de la session de l'APW tenue jeudi dernier, le directeur de la santé, lui, continue à exprimer sa satisfaction et son optimisme ! Souheila BETINA