L'institution de Bretton Woods prévoit une amélioration des revenus et une réduction du déficit budgétaire dès 2017. Les revenus de l'Algérie ont pâti de la baisse des cours de pétrole. C'est ce que relève le Fonds monétaire international (FMI) dans son "Moniteur des finances publiques", publié mercredi passé. Les revenus de l'Algérie ont baissé de 35,8% en 2016 à 33,4% du produit intérieur brut en 2014 pour atteindre 29,1% du PIB en 2015. Pour cette année, les revenus de l'Algérie pourraient chuter à 26,1% du PIB avant de se redresser à 27,2% en 2017. La tendance haussière des revenus, qui sera amorcée en 2017, se maintiendra pour atteindre 29,3% du PIB en 2021, mais restera loin des taux atteints en 2008 quand le pétrole évoluait autour de 100 dollars le baril. En 2008, les revenus de l'Algérie avaient atteint 47% du produit intérieur brut. Selon les données du FMI, les revenus de l'Algérie ont chuté entre 2014 et 2015, les dépenses, au contraire, ont augmenté durant la même période, passant de 40,7% du produit intérieur brut à 44,4% du PIB. Le FMI prévoit une baisse des dépenses à partir de cette année (40,6% du PIB) pour représenter 38,8% du PIB en 2017, puis 37,6% en 2018. Le volume des dépenses de l'Algérie baissera au fur et à mesure jusqu'à atteindre 34,3% du PIB en 2021, prévoit encore le Fonds. Le déficit du solde global du budget, qui a doublé à -15,3% du PIB en 2015 contre -7,3% en 2014, va baisser à partir de l'année en cours pour atteindre -14,6% du PIB et -11,6 % du PIB en 2017. Ce déficit sera ramené à -5% du PIB en 2021, signe d'une bonne rationalisation de la dépense publique. Selon le FMI, la situation des finances publiques de beaucoup de pays s'est nettement dégradée depuis l'édition d'avril 2015 du "Moniteur des finances publiques", les ratios de dette publique ayant été revus à la hausse dans la plupart des pays. Les révisions ont été les plus marquées dans les pays émergents et à revenu intermédiaire, où les ratios de déficit budgétaire en 2015-2016 devraient à présent dépasser les niveaux observés au début de la crise financière mondiale. La situation budgétaire des pays exportateurs de produits de base a été particulièrement mise à mal. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les soldes budgétaires cumulés des exportateurs de pétrole devraient à eux seuls se dégrader de plus de 2 000 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années par rapport à 2004-2008, au moment où les cours pétroliers étaient au plus haut. Les pays avancés restent vulnérables dans le contexte d'une dette publique élevée (supérieure à 100% du PIB, en moyenne), d'une inflation faible et d'une croissance atone. Pour l'Algérie, le FMI prévoit une augmentation de ratios de dette publique. Le FMI indique que les risques budgétaires s'accentuent pratiquement partout. Dans les pays avancés, compte tenu du risque de persistance d'une croissance fragile et d'une inflation faible, une réduction des ratios d'endettement apparaît encore plus difficile. Dans les pays émergents et en développement, le durcissement de la situation financière mondiale et sa plus grande volatilité pourraient majorer sensiblement la facture des intérêts à payer à un moment où les besoins bruts de financement progressent. Les perspectives demeurent très incertaines et la probabilité d'un scénario de croissance durablement ralentie augmente. M. R.