Le gouvernement d'union de Fayez al-Sarraj renforce sa position à Tripoli, en dépit d'une situation sécuritaire toujours difficile et des tergiversations de quelques acteurs politiques au sein des deux autorités parallèles dans la capitale libyenne et à Tobrouk. Hier, le Conseil d'Etat libyen, la plus haute instance consultative issue de l'accord politique parrainé par l'ONU, a pris ses fonctions et tenu sa première réunion à Tripoli, a-t-on annoncé auprès de cette institution. L'organe "a commencé sa mission dans son siège officiel à Tripoli", a indiqué le service de presse de cette instance législative sur sa page Facebook. Vendredi soir, la présidence du Conseil d'Etat a ainsi annoncé son transfert dans les locaux de l'ex-Parlement. L'avis du Conseil d'Etat "est contraignant pour le gouvernement d'union (...) en ce qui concerne les projets de loi qui doivent ensuite être soumis au Parlement qui, à son tour, les accepte ou les rejette". Ce pourquoi Fayez al-Sarraj et ses soutiens internationaux sont obligés de mettre davantage de pression sur les Parlements parallèles de Tripoli et de Tobrouk pour se joindre au gouvernement d'union, en lui accordant d'abord leur confiance et en lui facilitant le travail sur le terrain, notamment dans la lutte contre l'organisation autoproclamée Etat islamique et la lutte contre la migration clandestine vers l'Europe. La Compagnie nationale de pétrole (NOC), qui gère la principale ressource du pays, a, à l'instar de la Banque centrale, rallié le gouvernement d'union. Mais cela ne suffit pas pour renforcer l'autorité de cet Exécutif, qui a, surtout, besoin de rallier les centaines de milices qui se livrent une guerre sans merci depuis la chute de l'ancien régime de Kadhafi et dont les alliances sont souvent le résultat d'intérêts immédiats, loin de toute considération politique ou idéologique. L. M./Agences