Les chiffres sont connus et continuent de donner froid dans le dos : 40 000 nouveaux cas par an, première cause de handicap en Algérie et 3e cause de décès. Ces données sont celles de l'accident cardiovasculaire cérébral (AVC) qui est du coup une pathologie majeure de santé publique au même niveau que ce qui est vécu dans les pays développés. Depuis hier, l'EHU 1er-Novembre à Oran organise des journées d'études post-universitaire en neurologie vasculaire, avec la participation de dizaines de médecins et spécialistes venus de plusieurs établissements hospitaliers nationaux et étrangers. L'objectif pédagogique de la rencontre recouvre aussi "un caractère de sensibilisation afin d'informer au maximum les professionnels de la santé mais également le grand public", nous dira le Dr Badsi de l'EHU. Cette dernière évoquera les 600 cas d'AVC reçus en urgence au niveau du service de neurologie, notamment l'unité d'urgence d'AVC ouverte depuis février 2015. Les urgences de l'EHU reçoivent, en effet, 3 à 4 cas d'AVC par jour. Lorsque la prise en charge n'est pas immédiate, les victimes d'AVC gardent des séquelles lourdes, deviennent hémiplégiques et se retrouvent handicapées ou décèdent. Les 4 premières heures suivant l'AVC sont vitales, signalent les spécialistes. Lors des communications, l'ensemble des participants ont mis en avant justement cet aspect du temps, de l'urgence de prendre en charge le plus rapidement les personnes faisant un AVC. L'autre importance soulignée est celle de disposer des équipements d'imageries adéquats comme les IRM et les scanners pour diagnostiquer l'ampleur de l'AVC et donc de trouver le traitement adéquat. C'est aussi dans ce contexte qu'une campagne de sensibilisation pour le grand public a été lancée via des spots radiophoniques, des dépliants alertant sur les signes d'un AVC et sur les facteurs, comme l'alcool et le tabac. D'ailleurs, il faut encore garder à l'esprit que 25% des cas d'AVC touchent des personnes âgées de moins de 40 ans. Pour l'heure, l'EHU attend depuis 6 mois la livraison d'une ambulance demandée pour la création d'un SMUR, c'est-à-dire un service médical des urgences et de réanimation, ainsi que la dotation d'un numéro vert. Il s'agit de réagir rapidement à des appels d'urgences de citoyens en cas d'AVC et de crises cardiaques. L'unité pourra ainsi se déplacer vers le patient et réaliser le plus rapidement les premiers gestes, expliquera le DG de l'EHU. D. LOUKIL