Face aux sérieux risques de rupture de la trêve en Syrie et à l'approche de la reprise des négociations inter-syriennes à Genève, Moscou souhaite une meilleure coopération avec Washington pour réduire le regain de violence enregistré depuis quelques jours. Moscou et Washington devaient "coopérer plus étroitement" dans la lutte contre le terrorisme, a déclaré hier le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou lors d'une conférence consacrée à la sécurité à Moscou, avant de souligner : "Nous sommes prêts pour cela. La balle est dans le camp de Washington". Moscou appelle ainsi à une coopération plus étroite avec les Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme et en faveur d'un renforcement du cessez-le-feu en Syrie, mis à l'épreuve ces derniers par un regain de violences dans le pays. "Globalement, nous évaluons positivement la coopération avec les Etats-Unis en Syrie. Nos accords bilatéraux sur la prévention des incidents dans le ciel syrien fonctionnent et les structures militaires chargées de la réconciliation des belligérants sont en contact", a-t-il expliqué. Rappelons que le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Barack Obama se sont mis d'accord la semaine dernière lors d'une conversation téléphonique pour renforcer le cessez-le-feu en Syrie, entré en vigueur le 27 février sous patronage russo-américain. Celui-ci a été mis à mal par la multiplication des bombardements par les forces du régime syrien contre plusieurs fiefs rebelles. Sur le plan diplomatique, les négociations de paix inter-syriennes sous l'égide des Nations unies reprendraient probablement le 10 mai, a indiqué hier à l'agence syrienne Sana l'émissaire spécial du président russe pour les affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov. Le diplomate russe a réitéré à l'occasion "le soutien absolu de la Russie à la poursuite du dialogue inter-syrien, espérant la reprise de ce dialogue le 10 du mois prochain". "Il serait préférable d'accélérer la reprise du dialogue inter-syrien", a-t-il par ailleurs souligné lors d'un entretien accordé à l'agence de presse russe Sputnik, précisant que "la Russie n'était pas pour la suspension des pourparlers". Il a, en outre, jugé "nécessaire que l'émissaire onusien pour la Syrie Staffan de Mistura proclame au plus vite la date du prochain round de pourparlers". Il a enfin insisté sur le fait que "l'avenir de la direction syrienne doit être décidée par les Syriens eux-mêmes", rappelant au passage que "cette question n'avait jamais été abordée avec les Etats-Unis". M. Tigrine