Plus de 150 personnes ont été tuées dans une série d'attentats spectaculaires, revendiqués par les terroristes de Daech. Le dernier en date a eu lieu, dimanche, près d'un sanctuaire chiite, Sayeda Zeinab, localité à 5 km au sud de Damas. Il a fait 83 morts, selon l'agence de presse syrienne Sana et plus d'une centaine, selon d'autres sources. Cette flambée de violences met à mal les efforts que déploient Washington et Moscou, qui tentent de mettre en place un cessez-le-feu. Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré, hier, que les attaques à la bombe en Syrie, revendiquées par les groupes terroristes, n'avaient d'autre objectif que de torpiller le processus de paix. « Les crimes atroces perpétrés par les extrémistes ne visent qu'à terroriser une population paisible, et à torpiller les tentatives pour trouver un règlement politique de long terme à la crise syrienne dans l'intérêt de tous les Syriens, et les efforts pour mettre fin à la violence et au bain de sang », a déclaré, hier, le ministère dans un communiqué. L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a également « condamné avec force » ces attentats, selon un communiqué de son porte-parole. D'après le directeur de l'OSDH, le groupe terroriste Daech, visé à la fois par les frappes de la coalition internationale menée par les Etats-Unis et par les frappes russes, veut envoyer un double message. « D'abord à la communauté internationale, pour montrer qu'ils sont toujours puissants malgré les frappes ». Selon lui, le groupe profite aussi de l'affaiblissement des rebelles dans le nord de la Syrie face à l'armée. Dans la province d'Alep, dans le nord de la Syrie, au moins 50 terroristes ont été tués dans les combats avec l'armée, qui avance notamment dans l'est de la province, et dans les frappes russes, selon l'OSDH. Le ministre de la Défense russe en Iran La situation très complexe sur le terrain rend difficile la mise en application d'un accord qui soit agréé par l'ensemble des protagonistes pour une trêve, malgré les efforts de l'ONU et des Etats-Unis. « Deux conversations téléphoniques supplémentaires, entre Sergueï Lavrov et John Kerry, ont eu lieu le 21 février au soir. Au cours de ces conversations ont été finalisés les paramètres sur l'accord de cessez-le-feu en Syrie, qui sont présentés aux présidents Obama et Poutine », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, dans un communiqué. Une trêve, qui était censée entrer en vigueur vendredi dernier, conformément à un accord international parrainé par Moscou et Washington, a été complètement ignorée. Enfin, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, est arrivé dimanche dernier à Téhéran pour une visite surprise durant laquelle il a été reçu par le président Hassan Rohani, ont rapporté les médias iraniens. M. Choïgou, porteur d'un « message spécial » du président, Vladimir Poutine, a présenté un aperçu « de la situation concernant la stabilité dans la région et le processus des négociations pour instaurer un cessez-le-feu en Syrie », a rapporté l'agence officielle Irna. « Le règlement de la crise en Syrie ne peut se faire qu'à travers des négociations politiques et dans le respect des droits du peuple syrien qui doit décider en fin de compte de l'avenir de la Syrie », a déclaré le président Rohani. M. Choïgou a également eu des entretiens avec son homologue iranien, le général Hossein Dehghan. Rien n'a filtré pour l'instant sur ces discussions, mais l'Iran et la Russie veulent « renforcer » leur coopération militaire. Autrement dit, aucune concession ne sera accordée à l'opposition syrienne, toutes tendances confondues.