1er chapitre la fugue Résumé : Ouiza panique à l'idée qu'il parte et les abandonne. Elle accepte de faire des sacrifices, pour que son mariage n'échoue pas. Mohamed insiste pour qu'elle n'intervienne plus lorsqu'il voudra l'éduquer à sa manière. Ouiza prie pour que sa fille comprenne ses raisons... Lorsque Ouiza tente d'avoir une discussion avec sa fille, celle-ci éclate en sanglots. Il lui faut un long moment pour la calmer. Elle aussi pleure. Elle a mal pour sa fille, c'est pour elle si elle a retenu son mari. C'est parce qu'il n'y avait pas d'autres solutions. -Je ne veux plus qu'on ait à connaître le besoin, le froid et les nuits sans repas chaud ! Maria, si tu as bonne mémoire, tu dois te rappeler qu'avant, c'était notre lot, au quotidien ! Il n'y a pas eu un jour heureux ! Nous manquions de tout ... En me mariant à Mohamed, c'est pour que tu n'aies plus à vivre dans l'incertitude ! C'est important d'avoir un père, tu comprends ? Un homme à la maison ! -Ce n'est pas mon père, s'écrie Maria. Il n'a pas le droit de me frapper. Il n'a aucun droit sur moi ! Pourquoi ne le lui dis-tu pas ? Il est ton mari et le père de mes demi-frères mais en aucun cas, il n'est mon père ! Qu'est ce qu'il n'ira pas faire pour prouver qu'il est l'homme de la maison ? S'il continue ainsi, menace-t-elle sa mère, je partirais d'ici ! Tu n'auras pas à le quitter pour moi ou pour une autre raison ! -Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Mon mariage ne tient qu'à un fil ! s'écrie Ouiza. Je t'en prie Maria, fais un effort pour que la tension qu'il y a entre vous disparaisse ! Bien, sûr, je vais aussi le demander à Mohamed... Et s'il ne fait pas un effort, je te jure de prendre une décision ! -D'accord ! Mais n'oublie pas ! S'il ose encore me battre j'irais trouver papa... Je m'accrocherais à lui, plutôt être humiliée par sa femme que d'être battue par ton mari, renifle la jeune fille. En tout cas, tu es prévenue ! -Ton père ne t'a jamais voulue, lui dit Ouiza. II voulait un garçon, pas une fille... C'est la cause de notre divorce, Maria... Si un jour ta grand-mère vient, tu n'as qu'à lui demander. Elle ne te cachera pas la vérité ! Tu es en âge de la connaître ! Maria est ébranlée. Elle avait toujours cru que ses parents s'étaient séparés pour une autre raison. Si c'était vrai, elle ne pourra jamais trouver secours et refuge auprès de lui. -Tu ne me l'as jamais dit auparavant, remarque-t-elle. Pourquoi maintenant ? si c'est pour me dissuader, tu fais fausse route... Si je ne suis pas heureuse ici, je partirais ! Chez mon père ou ailleurs ! -Ton père ne voudra pas de toi et tu n'as personne chez qui aller, rétorque sa mère. Evite de parler de ce sujet à d'autres que moi... On pourrait mal interpréter ce que tu viens de dire ! -N'oublie pas ! Je t'ai avertie, lui rappelle Maria en larmes. Je fuguerais ! -Pourquoi penser fuguer quand, avec un peu de chances, tu te marieras, émet Ouiza. Il y aura beaucoup de fêtes, cet été! Je suis sûre que quelques mères te voudront pour leurs fils ! Vois comme tu es belle ! Maria pince les lèvres. Elle ne se trouve pas belle. Certes, elle est grande, mince pour ne pas dire maigre. Elle a aussi de beaux traits. Si elle ajoute un sourire, elle serait vraiment belle. Mais elle est si triste. Tant de larmes voilent son regard noir. -Tu verras... Plus tard, tu seras heureuse ! Dans la vie, il y a des concessions à faire, des sacrifices ! On n'a jamais rien sans rien ! (À suivre) A. K.