Cinquième chapitre : Malgré elle... Résumé : Lors du dîner donné la veille du mariage de Dalila, Maria a la surprise de revoir Yahia. Elle lui présente ses condoléances. Il est toujours aussi beau. Elle découvre qu'il n'est pas venu seul. Sa femme Majda est là. Leur fille aussi, il l'a nommée Maria. La jeune femme se demande pourquoi. Elle s'éloigne d'eux pour qu'ils ne voient pas ses larmes... - Pourquoi ne m'as-tu pas dit qu'ils allaient venir ? demande Maria à son amie. Pourquoi ? La mariée secoue la tête. - Ma chérie, je n'en savais rien ! Je te le jure sur ma vie ! Ils sont venus sans être invités, à moins que ce soit mon frère qui l'a fait ! Je ne savais pas... Vous vous êtes parlés ? - Oui... non... Dalila, pardonne-moi mon amie ! Je pars, je rentre chez moi ! Je ne veux pas le revoir, les voir ensemble ! Je t'en prie, trouve-moi quelqu'un pour me raccompagner ! Quelqu'un en qui tu as confiance ! - S'il te plaît, tu ne peux pas m'abandonner maintenant ! - Si je reste... Non, c'est au-dessus de mes forces ! Si tu ne me débrouilles pas un chauffeur, je partirais... Tant pis si je me fais agresser en pleine nuit ! Tu auras mon malheur ou ma mort sur la conscience ! Dalila lève les mains au ciel. -C'est bon ! J'y vais ! s'écrie-t-elle exaspérée. Mais tu reviens demain ! Sois là à 9h ! - C'est promis... Allez, trouve-moi quelqu'un pour me ramener ! Sois discrète ! Je ne veux pas qu'il le sache ! Dalila cherche après son père et le prie de ramener Maria, prétextant que celle-ci était souffrante. - Je peux l'emmener aux urgences, propose-t-il. - Elle a un traitement chez elle, ment Dalila. S'il te plaît, ramène-la tout de suite ! - La voiture est en bas ! Dis-lui de descendre ! - Je suis là ! murmure Maria qui revenait de la chambre de son amie où elle a pris son sac à main. Je suis prête ! - Allons-y alors ! Salem n'était pas encore couché. Il semblait attendre son retour. Maria est heureuse de le retrouver et le prend chez elle. Elle a besoin de le sentir près d'elle. Après avoir vu Yahia et sa petite famille, elle a pris conscience de ce qu'il les privait. "Je ne lui pardonnerai jamais, murmure-t-elle. Je lui ai tout donné, et lui, il a donné le meilleur à une autre ! Mon fils, si tu savais ! Tu as des sœurs jumelles... J'ai vu l'une d'elles ! Tu ne me croiras pas ! Elle s'appelle comme moi ! Maria ! Il ne manque pas de toupet !" Salem est tout sourire, comme s'il comprenait tout ce qu'elle racontait. Il finit par s'endormir dans ses bras alors qu'elle continuait à ruminer sa colère et sa rancœur. Même s'il n'est pas responsable de la situation dans laquelle ils se trouvent. Une petite voix en elle ne cesse de lui répéter que s'il a donné son prénom, c'est parce qu'il l'aime ou ne peut pas l'oublier. "Je m'en fiche... ça ne compte plus ! Je ne l'aime plus. Arrête de penser à lui !" Une nouvelle nuit sans sommeil s'annonce pour elle. Même dans l'obscurité, elle le voit. Il est toujours aussi beau, aussi charmeur. Bien qu'il soit avec Majda et papa de deux jumelles, elle est toujours sensible à son charme. Mais la présence de sa famille l'a ramenée sur terre. Il est à elles. "C'est fini ! Tant pis si je souffre... Vivement qu'ils partent, je ne veux plus le revoir, me tourner vers le passé où j'ai été si heureuse dans ses bras ! Je connais un autre bonheur, il est unique, et Salem est à moi ! Rien ni personne ne peut nous séparer !" "a part la mort, dit une voix au fond de son cœur. Personne ne peut prédire l'avenir ! Il suffit d'un accident, d'une overdose médicamenteuse, d'une allergie, d'une morsure de scorpion pour passer de vie à trépas. La faucheuse ne s'annonce pas !" Lorsqu'elle avait des problèmes à Oran et qu'elle craignait pour sa vie, elle avait pensé à laisser une lettre à Yahia pour lui apprendre qu'il a un fils. Doit-elle lui apprendre la nouvelle maintenant qu'il a sa propre famille ? Une telle nouvelle allait tout bouleverser. Elle risque de poser des problèmes, elle en est sûre. Il voudra le connaître et sa famille fera tout pour qu'il ne se rapproche pas de Salem. D'eux... Maria préfère ne rien lui dire. Pour l'instant... (À suivre) A. K.