Cinquième chapitre : Malgré elle... Résumé : Maria reçoit la voisine qui voulait en savoir plus sur elle et son fils. Elle n'a pas le choix. Elle ment en grande partie, lui disant avoir fui après avoir été enlevée par un groupe armé. Elle vit coupée de sa famille. Fatima promet de rester discrète. En fin de journée, Maria apprend la mort du père de Yahia. Elle serait bien allée à la veillée si elle ne craignait pas de tomber sur lui et sa famille... La mort du père de Yahia est tombée au moment de la célébration du mariage de Dalila. Ils ne mettent plus de musique. Dalila qui voulait le fêter dans l'intimité voit son vœu exaucé malgré elle. Ils n'invitent pas grand monde, juste les proches et les meilleurs amis, en plus des voisins. Maria a confié son fils à Fatima, vu qu'elle allait tarder lors du dîner. Elle donnait un coup de main dans le service. Souad souffre de migraine depuis la mort de son oncle. Elle se repose dans la chambre de ses beaux-parents. Sa tante est en vie mais ses blessures sont plus graves que ne le croyait Maria. Certaines blessures prendraient beaucoup de temps pour guérir car elle était diabétique. Ceci, si elles ne compliquaient pas. - Elle a une hyperglycémie ! Le diabétologue craint que son état n'empire ! - On prie pour elle, lui dit Maria. Il faut avoir la foi ! - Oui, tu as raison ! Elle est entre les mains d'Allah ! - Quand retournes-tu chez toi ?, lui demande Maria. J'ai besoin de certaines affaires... - Tu as ta clef, passe quand tu veux, lui dit Souad. Mon mari et moi resterons ici ! On ne peut pas laisser les beaux-parents seuls ! Et moi-même, je préfère avoir de la compagnie ! J'ai des idées noires parfois... L'écho d'une discussion leur parvient. Un petit coup discret à la porte les interrompt. La porte s'ouvre sur Yahia et le mari de Souad. La surprise fait presque bondir Maria du bord du lit où elle était assise. - Salam aleykoum ! Maria ! s'écrie Yahia. Qu'est-ce que tu fais là ? - Je remontais le moral à Souad... Toutes mes condoléances, lui dit-elle en fuyant son regard. J'espère que ta mère ira mieux ! - Je l'espère aussi... Et toi, ça va ? Maria secoue la tête tout en croisant son regard le temps d'une seconde. Le bleu de ses yeux la perce jusqu'au cœur. Il est tel qu'elle l'aime. Il est légèrement bronzé. Il devait être en congé quand il a été joint pour lui apprendre l'accident de ses parents. - Ton mari n'est pas venu ? - Je dois retourner en cuisine, dit-elle sans répondre à sa question. Excusez-moi... Yahia ne bouge pas, lui barrant le passage sans le vouloir. Il semble surpris par sa froideur. Souad et son mari parlent doucement, semblant les ignorer. - Tu es toujours aussi belle ! Maria sent ses joues chauffer sous son regard insistant. - Mais tu es toute rouge, remarque-t-il. Tu te sens bien ? Il a levé la main pour remettre une mèche derrière son oreille. Un geste qu'elle lui permettait avant. Elle recule comme s'il l'avait brûlée. Son cœur a bondi dans sa poitrine en voyant son alliance briller. Un court instant, sous l'effet de la surprise car elle ne s'attendait pas à le voir, elle a oublié qu'il était à une autre. - Oui, je vais bien. Pousse-toi ! - Omri !, fait une voix douce derrière lui, le forçant à s'effacer. Une jolie rousse aux yeux verts, bien plus jeune qu'elle, leur sourit. Elle pose la main sur le bras de Yahia qui est devenu blanc. - Bonsoir ! C'est ta cousine Souad ? -Non... Je te présente Maria ! Maria, voici ma femme Majda ! Maria hoche la tête et grimace un sourire. Les présentations lui ont glacé le cœur. Les pleurs d'un bébé retentit dans le salon. - Yahia, va calmer Maria ! Elle est grognon depuis notre arrivée ! Il n'y a qu'avec toi qu'elle redevient un ange ! - Oui, j'y vais ! Mais Maria passe devant eux pour qu'ils ne voient pas ses larmes. Elle n'a rien contre Majda. Mais Yahia aurait dû être avec elle. Ces filles, il les aurait eues avec elle ! Il est évident que Majda ignore pour eux. Car aucune femme au monde n'accepterait de donner le prénom de l'ex de son mari à sa fille. Maria est torturée par une question. Pourquoi a-t-il donné son prénom à sa fille ? (À suivre) A. K.