Le marché pétrolier, toujours excédentaire, pourrait se retourner l'an prochain et afficher un déficit net en raison d'une baisse de production des pays n'appartenant pas à l'Opep, estime cette organisation dans son rapport mensuel publié hier à Vienne. Il y a des signes convergents de baisses de production des pays hors-Opep, qui devraient probablement retourner le marché et le placer en déficit net en 2017, estime l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Cette chute de production résulte notamment de la réduction des investissements dans plusieurs pays ces derniers mois, dans un contexte de prix bas, avec à la clé, par exemple, une chute de plus de moitié en un an des puits en exploitation aux Etats-Unis. L'Opep note également des baisses substantielles de production en Colombie, au Mexique et au Kazakhstan qui, dans le cas de ces deux derniers pays, pourraient se poursuivre en 2017. Pour 2016, en revanche, l'Opep, qui pompe environ un tiers du brut mondial, entrevoit toujours une surproductions. Selon l'organisation, la demande moyenne doit toujours s'établir à 94,18 millions de barils par jour (mbj), pour une production non-Opep de 56,4 mbj. En pratique, cela signifie une surproduction d'environ 1 million de barils quotidiens. D'ores et déjà, les cours ont rebondi de 40% depuis leur plus bas en janvier, portés par la perspective d'une accélération d'une baisse de la production américaine de brut, un dollar faible, des interruptions de fournitures et des prévisions de forte baisse de la production hors-Opep, note le rapport. Le prix du panier Opep est estimé à 37,86 dollars le baril en avril dernier, contre 34,65 dollars le baril en mars 2016, soit une hausse de 3,21 dollars. Le prix du pétrole algérien Sahara Blend a augmenté de 2,92 dollars entre mars et avril 201. Il est passé de 39,41 dollars le baril en mars à 42,33 dollars le baril en juin 2016. L'Opep table sur un prix moyen du baril du Sahara Blend de 36,70 dollars en 2016 contre 55,68 dollars le baril en 2015. L'Opep refuse depuis plusieurs mois de réduire unilatéralement sa production, ce qui la conduirait à céder des parts de marché. L'Arabie saoudite parie à l'inverse précisément sur une réduction de la concurrence de pays moins compétitifs à la faveur des prix bas. De fait, la production de l'organisation a tendance à augmenter, en raison notamment de la montée en puissance de l'Iran après la levée, en janvier, des sanctions internationales qui frappaient ce pays. "La production Opep a augmenté, selon des sources secondaires, de 32,251 millions de barils par jour en mars à 32,440 millions barils par jour en avril", relève le rapport de l'Opep. Cette augmentation provient essentiellement de l'Iran et de l'Irak, alors que la production a diminué au Koweït et au Nigeria. En avril, la République islamique d'Iran, qui vise une production de 4 millions de baril par jours, a vu sa production quotidienne progresser de près de 200 000 barils, à 3,45 millions de barils par jours. Celle de l'Irak a augmenté de plus de 150 000 barils, passant 4,200 millions de baril à jours en mars à 4,354 millions de barils en avril dernier. S'appuyant sur des sources secondaires, le rapport de l'Opep indique que l'Algérie aurait produit 1,084 million de baril par jour en février 2016, 1,082 million de barils par jour en mars et 1,074 million de barils par jour en avril dernier. Sur la base de la communication directe, l'Algérie affirme avoir produit 1,125 million de barils par jours en février, 1,137 million de barils par jour en mars et 1,141 million de barils jour. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a perdu 68 cents à 47,40 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Meziane Rabhi