S. Lahcène a déjà été condamné à la perpétuité et cumule 90 années de prison dans le cadre de neuf affaires de trafic de drogue jugées ces dernières années. Le 5 avril, le tribunal criminel d'Oran l'avait condamné à 20 années de réclusion pour trafic de drogue. Dimanche 15 mai, il comparaissait, dans le cadre d'une autre affaire, devant la même juridiction et a écopé de la même peine après avoir été reconnu coupable du même chef d'accusation. À bientôt 40 ans (il est né en 1977), S. Lahcène a déjà été condamné à la perpétuité et cumule 90 années de prison dans le cadre de neuf affaires de trafic de drogue jugées ces dernières années, dont une portant sur 8 tonnes de résine de cannabis. "Je suis spécialisé dans le transport et uniquement de quantités dépassant les 10 quintaux", a-t-il avoué, le sourire aux lèvres, lors du procès d'avril dernier. Grand de taille, mince, riant volontiers aux taquineries mi-sarcastiques, mi-amicales du juge (qui avait déjà eu à le condamner dans le cadre d'une précédente affaire), Lahcène n'en avait pas moins éclaté en sanglots lorsqu'il avait été questionné lors du procès. "Je ne les connais pas, s'était-il écrié en parlant de ses co-accusés, et je ne sais pas pourquoi je suis cité dans cette affaire. Je vous jure que je suis innocent des faits qui me sont reprochés ici". Pour donner plus de crédit à ses propos, il avait ajouté qu'il n'avait, de toute façon, plus rien à perdre maintenant qu'il était promis à la prison à vie. Et de fait, dimanche dernier, il a effectivement reconnu que les 420 kg retrouvés, en janvier 2014, au bord d'un oued de la commune de Djebala, wilaya de Tlemcen, étaient les siens. C'est un de ses acolytes qui les avait importés du Maroc pour qu'il les transporte à leurs destinataires. Le renseignement a été donné par un autre trafiquant de drogue, inculpé dans une autre affaire et désireux de passer un marché avec la justice. En revanche, Lahcène a nié connaître ses coaccusés du jour, que le tribunal acquittera du reste à l'issue du procès. Malgré la plaidoirie de son avocate qui a insisté sur la coopération de son mandant, S. Lahcène écopera de 20 ans. Lorsqu'il était en activité, avant d'être arrêté en vertu de l'un des quatre mandats d'arrêt lancés contre lui par la justice algérienne, Lahcène se chargeait du transport de centaines de kilogrammes de kif marocain à raison de 400 millions le quintal, ce qui lui a permis d'amasser une fortune, comme on peut l'imaginer. Pourtant, c'est une avocate commise d'office qui l'a défendu : "J'ai dépensé tout mon argent, certains clients m'ont arnaqué...", a-t-il expliqué à la cour. S. Ould Ali