Poursuivant sa campagne de sensibilisation aux vertus de l'emprunt obligataire pour la croissance économique, le P-DG de la Banque extérieure d'Algérie, Mohamed Loukal, était hier à Oran où il a présidé une rencontre régionale. "Trois semaines après le lancement de l'opération, le 17 avril dernier, nous avons collecté 35 milliards de dinars et au regard de l'évolution de la situation nous avons bon espoir de dépasser nos objectifs", s'est enorgueilli Mohamed Loukal, en refusant, toutefois, d'en dire plus sur les objectifs tracés. Face à un parterre composé de clients de la BEA mais également d'opérateurs économiques, le P-DG de la BEA a multiplié les gages et les assurances pour convaincre les sceptiques à prendre part à l'opération. L'homme s'est même fait le défenseur du gouvernement en tentant de battre en brèche les informations évoquant la faillite de l'Etat. Informations qui, soit dit en passant, avaient été fortement confortées par les récents chiffres du ministère des Finances. "Non, l'Etat n'est pas en faillite et il a suffisamment de fonds propres", a-t-il asséné en certifiant que, comme son nom l'indique, l'emprunt est destiné à assurer la croissance économique. "L'argent des souscripteurs ira au financement de projets de développement national et, au bout de trois ou cinq ans, il retournera dans leurs poches avec des intérêts". Et pour ceux qui jugent que les dividendes (7 à 7,5%) sont contraires à la religion, Mohamed Loukal rétorque qu'ils pourront ne pas les retirer. "Si vous estimez que l'intérêt est haram, soit ; mais la souscription, elle, ne l'est pas. Je me suis renseigné", a-t-il souligné. Pendant près d'une demi-heure, le responsable a fait l'article de l'emprunt obligataire en expliquant que la souscription peut se faire nominativement ou anonymement, que les coupons d'obligation sont exonérés d'impôts, qu'ils sont cessibles sur simple transmission, que le remboursement se fera à la même structure où l'emprunt aura été souscrit... "Nous avons pris toutes les mesures qui s'imposent pour garantir la réussite de l'opération", a-t-il encore assuré en ajoutant que, contrairement à ce qui se dit, l'engouement est présent : "D'ailleurs, nous nous apprêtons à introduire des titres à 1 million de dinars et, peut-être, à 100 millions pour certains clients". Le responsable a, par ailleurs, évoqué la situation de la BEA qui, a-t-il assuré, est passée de statut de "banque rentière", en raison de sa forte dépendance à Sonatrach, il y a quelques années, à "banque émergente" grâce à une stratégie qui lui a permis de diversifier ses activités. "En 2014-2015, nous avons été frappés de plein fouet par le choc pétrolier qui nous a coûté 300 milliards de dollars. Quelque temps plus tard, nous avons récupéré 260 milliards de dollars grâce aux grandes entreprises, aux particuliers et aux ménages". Et pour convaincre de la mue de la BEA, M. Loukal a indiqué que de 24 milliards de dinars entre 2005 et 2011, le capital de la banque est passé à 150 milliards de dinars. La campagne de la BEA pour l'emprunt obligataire devrait s'achever le 18 mai par une rencontre à Alger. S. Ould Ali