Les Etats-Unis ont l'intention d'envoyer une vingtaine de soldats en Libye, a déclaré le chef d'état-major de l'armée américaine, le général Joseph Dunford. Le général américain a indiqué que son pays a engagé d'intenses discussions avec le gouvernement libyen d'union nationale de Fayez al-Serraj pour l'envoi en Libye de conseillers militaires. "Il y a des discussions intenses, et jusqu'à maintenant nous n'avons pas encore envoyé nos soldats, en l'absence d'un accord. Mais cela pourrait être fait à n'importe quel moment", a-t-il déclaré jeudi soir, ajoutant que certains pays membres de l'Alliance atlantique (Otan) pourraient éventuellement prendre part à ce programme. "Cette mission devrait être de longue durée", envisage le général américain, dont le pays a déjà envoyé des membres du renseignement à Syrte, où ils effectuent des missions de reconnaissance et collecte d'informations sur l'organisation autoproclamée Etat islamique (Daech). Par ailleurs, la tension monte du côté de Tobrouk, où siège le Parlement reconnu et où s'est également exilé le gouvernement anciennement reconnu par la communauté internationale d'Abdellah al-Theni. Les autorités parallèles de Tobrouk accusent la communauté internationale d'être à l'origine de la dégradation de la situation sécuritaire et de la prolifération des groupes terroristes en Libye. M. Al-Theni estime que l'embargo sur les armes qui a été imposé par l'ONU, est à l'origine d'une telle situation. Mais les membres de la communauté internationale ont fait leur choix et ont décidé la semaine dernière d'une levée partielle de cet embargo. Les armes et l'aide militaire seront toutefois destinées au gouvernement d'union, temporairement installé dans une base navale à Tripoli. Le dernier Sommet de Vienne a décidé, en effet, que seul le gouvernement d'union est digne de représenter la Libye et les Libyens, mettant ainsi la pression sur les parties réfractaires à choisir de soutenir l'Exécutif de Fayez al-Serraj ou à subir les sanctions internationales. De son côté, l'envoyé spécial de l'ONU en Libye, Martin Kobler, poursuit ses discussions avec les différents acteurs de la crise en Libye, dans l'espoir de les convaincre à soutenir le processus de paix onusiens, en dépit de ses insuffisances, afin d'endiguer la menace terroriste et éviter à ce pays la scission. L. M.