Les bombardements américains contre un camp d'entraînement de Daesh ont occasionné de gros dégâts Le Pentagone, qui n'a pas donné de bilan, a expliqué qu'à l'issue de plusieurs semaines de surveillance, il avait dénombré une soixantaine de terroristes qui s'entraînaient dans ce camp, dont la cible prioritaire du raid aérien: Noureddine Chouchane, un cadre opérationnel del'EI, qui a «probablement» été tué. Des Algériens figurent également parmi les terroristes du camp d'entraînement de Sabratha, créé en 2013, même si les Tunisiens sont majoritaires dans le groupe ciblé par les frappes américaines de vendredi. C'est ce qu'a laissé entendre le ministère tunisien des Affaires étrangères, cité par la chaîne Al Jazeera. Aucune information quant à l'identité de ces Algériens n'a été cependant fournie, l'hypothèse de la présence du chef terroriste tunisien Nourredine Chouchane restant elle aussi sujette à caution. Les autorités locales libyennes ont évoqué la découverte, dans les décombres de la bâtisse, de diverses armes de guerre dont des roquettes et des plans d'opérations terroristes préparées. Deux jours avant cette attaque, l'envoyé spécial des Nations unies en Libye, Martin Kobler, avait exprimé sa conviction que «le moment n'est pas indiqué pour mener des raids aériens contre l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (EI, Daech) en Libye». Dans son entretien à l'agence de presse allemande DPA, il redoute les conséquences que ces raids peuvent avoir.«Ce qui est important, c'est de ne pas mettre la charrue avant les boeufs, en d'autres termes, entamer des raids aériens à un moment sensible», a indiqué Martin Kobler, affirmant que «pour combattre Daesh, il ne suffit pas seulement de lancer des bombes» et que la situation pourrait empirer. Selon lui, «entre 70 et 80 pc des combattants actuellement en Libye» seraient «des étrangers» alors que «95 pc du peuple libyen veulent l'exécution de l'accord politique». Cet avis est partagé par le Groupe des pays voisins, la position algérienne ayant constamment plaidé en faveur d'une approche du problème par un dialogue «inclusif» et sa diplomatie ayant consenti d'énormes efforts en ce sens. Lors de ce raid aérien, deuxième du genre en Libye, des avions et des drones ont été utilisés. Le Pentagone, qui n'a pas donné de bilan, a expliqué qu'à l'issue de plusieurs semaines de surveillance, il avait dénombré une soixantaine de terroristes qui s'entraînaient dans ce camp, dont la cible prioritaire: Noureddine Chouchane, un cadre opérationnel de Daesh, qui a «probablement» été tué. Cette attaque intervient quelques jours après la déclaration du président Barack Obama qui affirmait que des opérations militaires doivent être effectuées contre l'EI en Libye où quelque 5000 combattants de Daesh ont trouvé refuge. Cependant, à moins d'un an de la fin de son mandat, Obama, fortement critiqué pour l'intervention des Etats-Unis en Syrie, n'entend pas se fourvoyer dans un autre bourbier en Libye. En décembre, déjà, le Pentagone avait admis du bout des lèvres qu'un groupe des forces spéciales américaines était «passé» en terre libyenne, sans résultat. Les Etats Unis et leurs alliés insistent donc pour l'adoption de l'accord onusien portant gouvernement d'union nationale, garant d' un soutien aux «autorités légitimes» du pays, à charge pour elle d'engager le combat contre l'EI. Les Occidentaux peu enclins à s'engager au sol militairement, se disent volontiers disponibles dès que le gouvernement d'union libyen fera appel à leur «assistance», notamment matérielle. Après tout, la Libye dispose d'importantes richesses en hydrocarbures et, surtout, tout y est à reconstruire! Voilà pourquoi le vote par le Parlement de Tobrouk, reconnu internationalement et néanmoins invalidé par la Cour suprême, prévu par un accord inter-libyen conclu le 17 décembre 2015 sous l'égide de l'ONU, est attendu avec une impatience extrême et devrait intervenir mardi prochain, après plusieurs reports. Hier, la présentation préalable par Fayez Al Serraj lui-même de la nouvelle liste des 18 membres du gouvernement aura reçu les nouvelles remarques de Tobrouk. A moins qu'il ne s'agisse de «réserves», encore irrecevables pour Tripoli? Le gouvernement reconnu condamne le raid américain Le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale a condamné hier un raid aérien américain mené la veille contre des jihadistes à l'ouest de Tripoli, estimant qu'il s'agissait d'une violation de la souveraineté de la Libye. Dans un communiqué, le gouvernement «condamne et réprouve les frappes menées par l'aviation des Etats-Unis (...) sur des sites précis» à Sabrata, précisant que de telles frappes sans coordination avec les autorités représentent «une violation flagrante de la souveraineté de l'Etat libyen».