Abdelmalek Sellal a donné quelques indications sur son contenu en affirmant, à l'occasion de l'ouverture de la nouvelle session parlementaire en début mars, "qu'il faut faire des réformes" et plus récemment que "l'Algérie mise sur la diversification de son économie pour faire face à la baisse des prix de pétrole". Manifestement, le Premier ministre ne parlait pas simplement des prochains mois ou de l'année en cours mais d'un "projet qui couvre la période 2016-2020". Un cadrage financier sur 3 et 5 ans Pour l'instant la politique économique mise en œuvre par le gouvernement, en dépit de beaucoup d'effets d'annonce, s'est principalement traduite par... la consommation de nos réserves financières. Comment dans ces conditions assurer la "soutenabilité" de nos finances internes et externes ? En gros, comment passer d'un baril à plus de 100 dollars à un prix du baril compris entre 50 et 60 dollars au cours des prochaines années? Pour résoudre cette équation compliquée, le nouveau modèle économique proposera selon nos informations un "cadrage économique et financier sur 3 ans et sur 5 ans qui annoncera une trajectoire budgétaire étalée dans le temps dans le but d'afficher une vision qui dépasse le très court terme et pour répartir dans le temps les efforts d'ajustement". Ce ne sera pas simple. Il faudra réduire sensiblement les importations, geler les rémunérations et les transferts mais aussi différer beaucoup de projets d'infrastructures. Cap sur les énergies renouvelables Dans un pays ou les hydrocarbures représentent encore 40% du PIB, le secteur pétrolier ne peut pas rester à l'écart de la définition d'un "nouveau modèle économique". Dans ce domaine, la diversification de l'économie doit commencer à l'intérieur même du secteur de l'énergie. Nos sources indiquent que la nouveauté sera surtout constituée par l'accent mis sur la dynamisation du programme de développement des énergies renouvelables et les efforts de rationalisation de la consommation d'énergie. "Des sujets sur lesquels on a beaucoup insisté" précise-t-on. Le développement de l'industrie du nucléaire civil est également évoquée. Protection de la production nationale Le nouveau modèle ambitionne également de placer l'entreprise nationale, qu'elle soit publique ou privée, au cœur de la transformation de l'économie nationale. Les politiques sectorielles mises en œuvre au cours des dernières années dans le secteur du médicament ou amorcées tout récemment dans le secteur automobile pourraient servir de modèle. Il s'agit de protéger la production nationale et d'utiliser le marché intérieur comme levier pour développer les investissements de substitution aux importations en Algérie. Le rétablissement du crédit à la consommation fait également partie de la panoplie des instruments réservée à l'encouragement de la production nationale. La liste des secteurs industriels considérés comme "prioritaires" par les autorités algériennes est longue. Un nouveau secteur fait une apparition remarquée dans le nouveau modèle économique.Il s'agit de celui des "industries de la connaissance et du savoir". H. H.