Le secrétaire général du FLN s'en est violemment pris hier, à Tébessa, au patron de Cevital, Issad Rebrab. Amar Saâdani est allé très loin dans sa diatribe, allant jusqu'à le menacer : "Issad Rebrab doit choisir entre la politique et les affaires, lui qui a fait sa fortune pendant la décennie noire avec l'aide de l'ex-patron du DRS. Ou il choisit les affaires ou alors la politique, et dans ce cas, il perdra son argent." Grave dérive. Amar Saâdani a profité de sa sortie médiatique dans cette wilaya de l'extrême Est pour raviver ses vieilles rancœurs vis-à-vis de l'ex-patron du DRS qu'il accusera d'être derrière la transaction commerciale entre le groupe El Khabar et Ness-Prod, filiale de Cevital. Le SG du FLN, qui présidait, hier, une rencontre régionale des mouhafedhs de l'Est, s'est, en effet, longuement étalé sur l'affaire El Khabar où il a tiré à boulets rouges sur les partis politiques qui soutiennent le groupe El Khabar par des sit-in devant le siège du tribunal administratif de Bir-Mourad-Raïs. "Ces partis sont manipulés, ils obéissent aux directives de l'ex-patron du DRS, le général Toufik", lance-t-il. Et de poursuivre en visant particulièrement le Parti des travailleurs lequel, faut-il le souligner, a été parmi les premiers à afficher son soutien au groupe El Khabar. "Ce parti de Louisa Hanoune, qui se proclame pourtant trotskiste, ne voit aucun inconvénient à ce qu'on vende les employés du groupe El Khabar à l'homme d'affaires Issad Rebrab", dira-t-il. Avant d'en rajouter une couche : "Issad Rebrab n'a pas acheté El Khabar avec son argent. Le financement du rachat du groupe a été retiré de la Banque centrale avec des noms d'emprunt." Le secrétaire général de l'ex-parti unique, qui n'a jamais caché ses rancœurs vis-à-vis de l'ancien patron du DRS, ira jusqu'à l'accuser d'être derrière la transaction. Selon lui, en fait, c'est le général à la retraite Mediene, dit "Toufik", qui veut acheter El Khabar, et non pas l'homme d'affaires Issad Rebrab. Pour lui, d'ailleurs, l'ex-patron du DRS qu'il accusera d'être à la tête d'un "lobby", "une pieuvre à cinq bras", a également cherché à racheter le journal El Watan, en prévision de la presidentielle de 2019. "Il (le général à la retraite Toufik) veut utiliser ces canaux pour imposer la prochain président de la République." "L'ex-patron du DRS doit savoir qu'il est fini, il n'est même plus capable de désigner un chef de daïra. C'est la parole et la voix du peuple qui vont trancher dans le prochaine présidentielle." Les médias en prendront aussi pour leur grade, puisqu'Amar Saâdani accusera "une certaine presse" de collaborer avec l'ex-patron du DRS. "Certains journaux continuent toujours de travailler sous les ordres des généraux du DRS. Ils reçoivent directement les directives du général à la retraite Toufik", soutient-il. Il accusera, également, ses détracteurs, à leur tête Abderahmane Belayat, d'être à l'origine du tweet de la photo du président de la République par le Premier ministre français, Manuel Valls. RACHID G.