Le secrétaire général du FLN assène ses vérités Il a exprimé son soutien indéfectible au ministre de la Communication, Hamid Grine, qui subit, selon lui, des attaques de la part des responsables d'El Khabar. «M. Grine est plus propre et plus intègre que vous qui vouliez vendre votre dignité à Rebrab», a asséné le patron du FLN. Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, a actionné hier, ses torpilles lors de son meeting tenu à Tébessa. Jamais dans l'histoire de l'Algérie indépendante, un responsable politique n'a été aussi direct, aussi offensif et aussi virulent dans ses propos. Après une période d'accalmie et d'apaisement, le secrétaire général du FLN hausse le ton. Il dégaine et tire. Ses cibles? Elles sont nombreuses. L'ancien patron des services de renseignement, Mohammed Mediene, dit Toufik, le patron de Cevital Isaad Rebrab, Louisa Hanoune... certains confrères comme ceux du quotidien El Watan, d'anciens responsables du FLN dont Abderrahmane Belayat, tout ce beau monde en a eu pour son compte. Amar Saâdani a qualifié le général de corps d'armée Mohammed Mediene de «pieuvre» et l'accuse nommément d'avoir orchestré maintes manoeuvres. «Un lobby financier et économique est en train de se ' rebrabiser ' il est piloté, selon Saâdani, par Rebrab «qui exécute, aujourd'hui, l'agenda de l'ancien patron du DRS.» Selon lui, ce lobby est «une pieuvre à cinq tentacules, sécuritaire, médiatique, politique, financière et administrative». «L'époque de fabrication de président est révolue», a tranché Saâdani qui s'exprimait devant des militants à Tébessa. Il a affirmé que ce lobby est en train de mener une campagne exécutée par «plusieurs relais» pour imposer le futur président de la République. Le secrétaire général du FLN a assimilé ce lobby «à une pieuvre avec cinq bras, sécuritaire, médiatique, politique, financier et administratif», lors de son meeting. Un blanc-seing pour Hamid Grine Dans son élan, le secrétaire général du vieux parti a exprimé son soutien indéfectible, exprimé par le secrétaire général du parti majoritaire, au ministre de la Communication, Hamid Grine qui subit, selon lui, des attaques de la part des responsables d'El Khabar. Amar Saâdani n'a pas hésité un instant à prendre sa défense. «M.Grine est plus propre et plus intègre que vous qui vouliez vendre votre dignité à Rebrab», a lancé l'orateur accusant une certaine presse de travailler sous les ordres des généraux du DRS. «Certains articles parus dans la presse ont été dictés par des généraux», affirme-t-il. Dans ce contexte, il cite nommément «une consoeur du quotidien El Watan qui aurait rédigé son article sous la dictée de deux généraux». Dans ce dossier brûlant qui défie la chronique, qui retient l'attention nationale voire même internationale, le ministre de la Communication a été interpellé en sa qualité de premier responsable du secteur. «Ce n'est pas une affaire politique», insiste le ministre à chacune de ses interventions soulignant que «si les gestionnaires du groupe El Khabar ont été poussés, comme ils le disent eux-mêmes, à vendre, c'est d'abord un problème de rigueur dans la gestion et de professionnalisme». «Les journalistes d'El Khabar ne doivent s'en prendre qu'à leurs gestionnaires», ajoute Hamid Grine. Au sujet de son intervention dans cette «affaire commerciale» le ministre a répliqué qu'il s'agit d'une question de droit. «Les pouvoirs publics, dans un Etat de droit, peuvent s'interposer quand il y a atteinte à la loi.» Le ministre a affirmé que «dans le cas qui nous concerne, le ministère que je dirige s'oppose à une transaction jugée non conforme aux lois de la République. Il n'y a là ni émotion ni passion ni subjectivité». Le meeting d'hier, animé par le secrétaire général du vieux parti a été en quelque sorte un blanc-seing d'une autorité politique, que constitue le FLN en sa qualité de parti majoritaire, au ministre de la Communication. «Je n'ai ni les prérogatives ni l'intention de fermer El Khabar», rassure M.Grine mais, explique-t-il «si la justice décide de fermer ce journal, on ne peut que respecter la décision de la justice». En effet, le dernier mot dans cette affaire reviendra à la justice qui rendra son verdict ce mercredi au nom du peuple algérien. Sur le plan sécuritaire, Saâdani indique «l'ex-patron du DRS, tente de reprendre du poil de la bête pour revenir aux commandes en s'arc-boutant, notamment sur le bras politique». Les partis politiques de l'opposition qui soutiennent le groupe El-Khabar, en protestant devant le tribunal administratif de Bir Mourad Raïs, contre le département de la communication, sont également, d'après lui, «des pions». En fait, dira Saâdani, ce n'est pas Rebrab qui veut faire main basse sur le groupe El-Khabar, mais ce sont d'autres personnes En faisant allusion à Mme Hanoune, le secrétaire général du FLN lance: «Elle prétend incarner les valeurs du mouvement trotskiste, alors qu'elle s'est alliée aux oligarques», avant d'ajouter que «la secrétaire générale du PT veut vendre les travailleurs d' El-Khabar à Rebrab». Soutien immuable au président Bouteflika En somme, dit-il, «les leaders des partis d'opposition se prennent pour ce qu'ils ne sont pas car en réalité ils sont très loin de ce qu'ils revendiquent». En sous-entendant que l'ancien patron des services de renseignement contrôle la Banque centrale, il a affirmé que «l'argent ayant servi à conclure la transaction commerciale relative à l' acquisition dudit groupe de presse, n'appartient pas à Rebrab, mais a été retiré sur des comptes domiciliés à la Banque d'Algérie libellés au nom de tiers». M. Saâdani a affirmé que «le général à la retraite veut acquérir le groupe El-Khabar et projette de racheter le journal (El Watan), en prévision de l' élection présidentielle de 2019». «Celui qui, jadis, désignait les présidents de la République et les ministres en Algérie n'est même plus capable, aujourd'hui, de coopter un simple chef de daïra», appuie-t-il encore. Saâdani est persuadé qu'«à travers le contrôle des médias sus-indiqués, la pieuvre voudrait imposer son candidat à l'investiture suprême». Le patron du FLN a réitéré qu' «en 2019 la parole reviendra au peuple souverain qui pourra désormais choisir librement son président». Sur sa lancée, Saâdani a rappelé que Isaad Rebrab «doit son ascension fulgurante dans le monde des affaires, notamment durant la décennie de la tragédie nationale, au patron du DRS». «L'homme d'affaires qui a amassé une fortune veut maintenant entrer en politique», reproche-t-il. Sur un ton sec, sûr et menaçant il assène: «Il doit choisir entre la politique et l'argent. Si Rebrab s'immisce dans la politique il sera déplumé.» Sur un autre registre, il réitère que «le soutien inconditionnel et immuable du FLN au président de la République, Abdelaziz Bouteflika». Il insiste par ailleurs sur le fait que «les institutions de l'Etat sont une ligne rouge». Concernant ses opposants au FLN, particulièrement Abderrahmane Belayat, il l'a qualifié de parfait «râleur politique». «Ce dernier vocifère non pas parce qu'il est atteint d'une quelconque sénilité ou de la maladie d'Alzheimer, mais il sillonne les 48 wilayas du pays pour exécuter sa sale besogne que lui a confiée Toufik ou le même cercle qui a envoyé la photo du président au Premier ministre français, Manuel Valls.»