“Le poste de président, dont s'est doté le FLN, est une fonction effective. Et le chef de l'Etat a été plébiscité par le congrès président à part entière du FLN.” Cette précision est de Abdelkrim Abada, membre de la direction provisoire du parti, élu à l'instance exécutive à l'issue du VIIIe congrès bis du FLN. Contacté hier par Liberté, Abada expliquera que ce sont les nouveaux statuts du parti adoptés à la faveur du congrès qui confèrent au chef de l'Etat un certain nombre de prérogatives. “Les statuts sont clairs”, dira-t-il. Il précisera à ce sujet que le président de la République, en vertu de l'article 33 des statuts, “peut convoquer un congrès extraordinaire et présider les sessions du conseil national du parti”. De même que le président du FLN a la prérogative de “trancher les conflits et les litiges”, mais sans pour autant “s'engager dans les activités du parti”, indiquera encore notre source, en prenant le soin de préciser : “Il appartient au Président d'accepter ou de refuser de jouir de ses prérogatives.” Clair, net et précis. À la lumière des explications de M. Abada, Abdelaziz Bouteflika est donc président organiquement parlant de la formation de la majorité et non pas seulement honorifique. On se rappelle d'ailleurs toutes les précautions dont s'est entouré le chef de l'Etat pour répondre à l'invitation adressée par les congressistes du FLN lui demandant d'accepter le poste de président à part entière de leur parti. “Je ne saurais vous exprimer toute ma reconnaissance et toute ma gratitude pour cette si précieuse confiance dont votre congrès vient de m'investir et dont je suis fier, une confiance qui m'incite à accepter cette position honorifique (...) dès lors que ceci ne prête à aucune équivoque dans mes rapports avec les partis de l'alliance gouvernementale. Je m'efforcerai d'être à la hauteur de votre confiance, sans toutefois faillir à ma libre opinion, renoncer au programme plébiscité par le peuple ou encore moins attenter à la morale et l'intégrité que me dicte le souci de resserrer les rangs de la coalition nationale. Cette position procède de ma profonde conviction que le poste de président de la République exige de tout un chacun, quels qu'en soient le prix et le sacrifice, de rester loin des rivalités partisanes et d'être un Président responsable auquel peuvent recourir toutes les Algériennes et tous les Algériens”, avait expliqué Bouteflika dans son message lu par Boualem Bessaïeh, le porte-parole du congrès, le 1er février dernier, au dernier jour des assises du parti. En devenant le parti du Président, le FLN, qui a le privilège d'être également le parti détenant la majorité au niveau de l'Assemblée nationale populaire (APN), dans les assemblées locales élues (APC et APW) et au gouvernement, peut désormais se lancer “dans la mise en œuvre des projets présidentiels, à savoir l'amnistie générale, la réconciliation nationale et la mise en application des réformes”, tel que maintes fois répété par des proches du président de la République, notamment Amar Saïdani, président de l'APN, et Abdelaziz Belkhadem, ministre des Affaires étrangères. N. M.