Le président de l'instance exécutive provisoire du parti a dénoncé, jeudi dernier, lors d'une session du comité central, les blocages dans la préparation du congrès. Des blocages provoqués, selon lui, par les “agissements irresponsables des ministres FLN”. “J'interpelle le président de la République pour qu'il mette un terme aux agissements irresponsables des ministres FLN qui entachent la crédibilité du gouvernement.” C'est ce qu'a déclaré, jeudi dernier, Abdelkrim Abada, président de l'instance exécutive provisoire du FLN. Présidant au siège national du parti à Hydra une session du comité central (CC) aux côtés de Fella Bouzidi, Salah Goudjil et Mohamed Alioui, à laquelle ont pris part quelque 158 participants (sur 243), Abdelkrim Abada a argumenté son interpellation au chef de l'état par les blocages que provoquent les ministres FLN dans la préparation du congrès. “S'il n'y avait pas les interventions des ministres, on aurait tenu notre congrès en novembre”, dit-il. Comment ? “Le vice-président de la commission nationale de préparation du congrès avec l'accord de Belkhadem (en déplacement avec le président à New York) avait tenu une réunion pour décider de l'envoi des membres de cette commission vers les wilayas pour sensibiliser la base autour de la nécessité de l'unification des rangs. Les ministres, qui se sont réunis le jour même au siège du parti, ont décidé, seuls, en violation de l'instruction de Belkhadem du boycott de l'envoi de ces membres de la commission”, indiquera Abada avant d'ajouter qu'“après le retour de Belkhadem de New York, ces ministres l'ont induit en erreur en lui racontant que l'envoi de ces membres a provoqué une bagarre généralisée dans les wilayas. Ce qui fait qu'ils ont élaboré une liste de 48 membres, constituée uniquement de redresseurs pour préparer le congrès dans les wilayas”. Devant des participants de marque à l'image de Karim Younès, ex-président de l'APN, Boualem Benhamouda, ex-secrétaire général du parti, Amar Saïdani, président de l'APN, Mustapha Mazouzi, Abdelkader Bounekraf, Abada a noté que l'institution de la commission des 48 a été “une grande surprise pour nous”. Et pour cause, sa mise en place devait être impérativement précédée par une réunion de la commission nationale de préparation du congrès, censée adopter les projets de texte du congrès élaborés par les sous-commissions. “Que vont expliquer les 48 membres à la base quand on sait que les textes du congrès n'ont pas été adoptés ?”, s'est interrogé Abada. La réaction de Abada suite à l'institution de cette structure a été d'adresser une instruction aux mouhafadhs du parti leur demandant de la boycotter. “Ce qui fait que la préparation du congrès a été gelée au niveau des wilayas”, dit-il. Ce n'est, par ailleurs, pas la première fois que les ministres endiguent la préparation des assises du parti. Ils l'ont fait, a rappelé Abada, le jour de l'installation de la commission nationale, le 5 juin dernier, ainsi qu'à l'occasion de la mise sur pied des sous-commissions, en juillet dernier. L'intervenant a désigné nommément Amar Tou, ministre des postes et des technologies de la communication, comme acteur principal des blocages. “Ce ministre indigné, qui utilise son poste pour semer la zizanie au parti, a rameuté des étudiants pour parasiter nos rencontres”, a dit Abada. Et d'ajouter : “Tou a même refusé en sa qualité de président d'une sous-commission (celle des programmes) de travailler avec les membres de sa structure pour aller ramener d'autres gens.” S'adressant à la cantonade, Abada dénoncera également les rencontres des ministres avec les militants FLN pendant leurs missions ministérielles. Pour Abdelkrim Abada, “le FLN n'est pas un parti de ministres”. Il n'appartient pas, a-t-il dit, “aux ministres de donner des directives au FLN, mais ces derniers doivent plutôt se comporter en militants disciplinés devant respecter les décisions du parti”. L'intervenant doute dès lors du militantisme de certains de ces ministres : “la majorité de ces ministres ne sont pas des militants FLN. Il leur est demandé de prouver leur appartenance au parti !” insiste-t-il. L'orateur a regretté l'argument avancé par ces ministres dans leur rejet à la commission nationale : “ils nous reproche d'être opposés au président alors que nous ne sommes pas contre lui. Nous sommes avec le choix souverain du peuple et nous respectons le président, l'état et ses symboles.” L'orateur n'a pas manqué d'exprimer son soutien à Belkhadem : “nous ne sommes pas contre toi.” Intervenant de son côté, Salah Goudjil, vice-président de la commission nationale, a martelé que “le congrès se tiendra avec les structures du FLN et avec ses véritables militants”. C'est-à-dire, “ceux préoccupés par l'avenir du parti et non pas ceux qui veulent se placer”, selon Goudjil. Le CC a, par ailleurs, clôturé sa rencontre en revendiquant l'institution d'une direction unique au FLN en remplacement au groupe des douze. “Cette session du CC a été capitale pour le parti, puisqu'elle a confirmé la thèse des légalistes par la présence des membres du redressement à la rencontre”, a commenté Mahmoud Si Youssef à l'issue du CC. N. M.