Dans la petite localité d'Igil-Bouzerou, chef-lieu de la commune d'Ath-Aïssi, daïra de Béni-Douala, les citoyens avaient bien du mal à contenir, hier matin, leur émoi et surtout leur indignation après le double crime perpétré contre un couple d'enseignants occupant un logement de fonction à l'école primaire d'Ighil-Bouzerou. Le mari, M. R., âgé de 42 ans, exerçait comme directeur d'école primaire à Taguemount-Azzouz, commune d'Aït-Mahmoud ; son épouse B. S., pratiquement le même âge, était institutrice à l'école primaire de Taboudrist. Ce couple d'enseignants originaire d'Agouni-Gueghrane (Ouadhias) semblaient couler des jours heureux depuis quelques années déjà dans la région lorsqu'il fut happé par une mort atroce. Hier matin à l'aube, il faisait encore noir, à 4h du matin précisément, lorsque le mari fut inquiété par des bruits bizarres provenant de son logement de fonction situé dans l'enceinte même de l'école primaire d'Ighil Bouzerou. Intrigué par la présence de silhouettes difficilement perceptibles dans le noir, il aurait ouvert la fenêtre pour recevoir aussitôt une décharge de fusil de chasse avant de s'affaler à l'intérieur de son domicile. Réveillée en sursaut, son épouse tente de lui prêter secours avant d'escalader un mur par l'arrière-cour pour se retrouver dehors nez à nez avec les criminels qui l'auraient entraînée sur plusieurs mètres avant de l'abattre froidement. Ils étaient trois ou quatre et devaient être encagoulés, selon quelques témoignages, même si les avis divergent sur le fait si les assassins auraient franchi ou non le seuil de la porte. Dans une chambre, leurs quatre enfants (trois filles et un garçon) dormaient paisiblement au moment de ce crime ignoble. Selon quelques témoignages, la fille aînée, âgée de quinze ans, a fini par sauter de son lit pour alerter les voisins, mais il était déjà trop tard car les criminels avaient accompli leur sale besogne avant de s'éclipser à la faveur de l'obscurité. Finalement, ce n'est que vers 6h du matin que la sûreté de Béni-Douala a été informée du drame ; les agents de la BMPJ se rendent aussitôt sur les lieux du crime pour relever les premiers indices. Même si la piste du banditisme a déjà suscité bien des soupçons, il n'en demeure pas moins que la police n'écarte aucune hypothèse dans une affaire aussi énigmatique. Hier, durant toute la journée à l'école d'Ighil-Bouzerou où résidait le malheureux couple tout comme à Taguemount-Azzouz où le défunt exerçait comme directeur d'école, la consternation était générale et les élèves n'ont pu rejoindre leur classe. B. T.