Plus de 20 000 personnes en moyenne meurent chaque année en Algérie d'accidents vasculaires cérébraux (AVC) sur 60 000 cas enregistrés annuellement, un état de fait qui constitue un véritable problème de santé publique, a affirmé, hier à Oran, le Pr Benachenhou, président du 9e congrès international de l'Association des médecins d'Oran pour la prévention des maladies cardiovasculaires (Amoprec), organisatrice de cette manifestation scientifique regroupant des spécialistes nationaux, tunisiens et français. Pour cette année, le conseil scientifique de l'Amoprec s'est intéressé à la thématique "Urgence vasculaire" (AVC-coronaires), "car il s'agit d'une réelle urgence médicale qui nécessite la prise en charge rapide du patient", a-t-on précisé. Les facteurs de risque (diabète, HTA, obésité, tabac) représentent les principales causes de survenue des accidents vasculaires cérébraux (AVC) avec un enchaînement d'infarctus et d'angine de poitrine. "Les accidents vasculaires sont devenus la deuxième cause de mortalité dans le pays après les accidents de la circulation", a-t-on révélé. Une situation qui appelle les neurologues, les cardiologues, les radiologues, les urgentistes et les médecins généralistes à s'impliquer dans une prise en charge pluridisciplinaire pour lutter efficacement contre l'AVC qui demeure une pathologie complexe et une spécialité neurologique, assure-t-on. Le 9e congrès international pour la prévention des maladies cardiovasculaires s'est également penché sur un autre problème de la santé publique qu'est l'insuffisance rénale aiguë (IRA) et les statines. "Cette situation alarmante", selon les organisateurs, "interpelle les spécialistes à demeurer vigilants sur le volet de la prévention et le dialogue scientifique contre ces pathologies qui "handicapent lourdement le malade", a-t-on souligné. En 2014, l'Algérie comptait 40 000 cas d'AVC par rapport à 2016 qui a vu une augmentation de 10 000 cas liés à cette grave pathologie, a affirmé un participant. Selon lui, il est plus que nécessaire de consacrer plus d'études et de recherches sur les conséquences de ce type de maladie. "Même si le taux d'incidence des AVC en Algérie est inférieur à la moyenne mondiale qui est de 200 cas pour 150 000 habitants, il n'empêche que la pathologie d'AVC enregistre, ces dernières années en Algérie, une hausse inquiétante en devenant un problème de santé publique majeur", signale-t-on de même source. Dans cet ordre d'idées, les intervenants qui ont eu à débattre des urgences cardiovasculaires, l'insuffisance aiguë et les statines recommandent une panoplie de mesures pour éviter cette pathologie handicapante. Enfin, en axant sur la prévention, les spécialistes ont insisté sur le fait de la réduction de la prévalence de ces maladies à risques qui touchent les Algériens de tout âge et de toutes conditions sociales. K. REGUIEG-ISSAAD