L'enrôlement ne se fait pas forcément au sein des couches pauvres et moyennes ou dans les pays en développement, ce qui nécessite une stratégie globale pour faire face à ce phénomène. Plus de 40 000 individus ont rejoint les groupes terroristes, a indiqué Amour Dahmani, le premier responsable du Centre des études et de recherche sur le terrorisme (CAERT). La majorité d'entre eux, soit 60%, a été engagée à travers les réseaux sociaux, a-t-il précisé. Détaillant ce chiffre global, il a précisé que sur les 40 000 terroristes recensés, 9000 sont des Africains, 16 000 proviennent des pays arabes, 8000 sont des Européens, 7000 viennent des pays asiatiques et 6000 d'Amérique du Nord et d'Australie. Il a appelé à protéger toutes les catégories de la société contre les dangers que représente ce phénomène sur les réseaux sociaux en matière de propagande terroriste. Quant aux catégories d'âge les plus concernées, le CAERT souligne que c'est celle des 15-21 ans qui est la plus exposée aux campagnes d'enrôlement, avec 63%, alors que 5% seulement de ces jeunes ont des antécédents judiciaires. Ainsi, 40% de ces jeunes sont psychologiquement fragiles, ce qui facilite leur recrutement par les groupes terroristes. Dans la foulée, M. Dahmani a expliqué que "les terroristes exploitent l'attachement des sociétés contemporaines aux technologies de l'information et de la communication pour mettre en œuvre leurs stratégies et plans destructeurs en avançant des arguments politiques, idéologiques et religieux." Le responsable du CAERT a également mis l'accent sur le fait que "ces organisations élaborent des contenus médiatiques avec des messages religieux extrémistes et les diffusent sur Internet pour atteindre les différentes couches sociales, les jeunes étant la catégorie la plus ciblée outre les femmes." Amour Dahmani n'a pas manqué d'évoquer les nombreux signes dont il faut tenir compte pour détecter les changements éventuels dans le comportement des jeunes et qui sont à même d'alerter sur la radicalisation de ces derniers. Ainsi, il a révélé que l'enrôlement ne se faisait pas forcément au sein des couches pauvres et moyennes ou dans les pays en développement, ce qui nécessite une stratégie globale pour faire face à ce phénomène. Ceci étant, les participants aux travaux du ce quatrième atelier de la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams des pays du Sahel à Dakar ont mis l'accent sur l'importance de consolider la référence religieuse authentique pour les peuples du Sahel, prônant les valeurs de tolérance et de paix, insistant sur la nécessité d'une coordination sécuritaire pour soutenir l'approche de prévention, adoptée par les pays de la région, contre l'extrémisme violent et le terrorisme. C'est ce qu'a souligné dans son intervention le secrétaire général de la Ligue, Youcef Mechria, qui a ajouté que "la situation que connaît la région nous interpelle aujourd'hui en tant que prédicateurs et guides religieux pour attester que l'extrémisme et le terrorisme n'ont pas de religion." Merzak Tigrine