Le représentant du Centre africain des études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) Amour Dahmani a mis en garde contre les dangers que représentent les réseaux sociaux en matière de propagande terroriste, appelant à protéger toutes les catégories de la société contre ce phénomène. M. Dahmani a souligné dans son intervention lors des travaux du 4e Atelier des imams du Sahel qui a débuté lundi à Dakar que prés de 40 mille individus ont été recrutés par les groupes terroristes et extrémistes, précisant que la majorité d'entre eux a été engagée à travers les réseaux sociaux. Il a ajouté que selon des études effectuées par le CAERT, l'on dénombre parmi les 40 000 terroristes, 9000 africains, 16 000 provenant des pays arabes, 8000 d'Europe, 7000 d'Asie et 6000 d'Amérique du nord et d'Australie. Le président du Mécanisme africain de coordination et de liaison au CAERT a indiqué à ce propos que "les terroristes exploitent l'attachement des sociétés contemporaines aux technologies de l'information et de la communication pour mettre en œuvre leurs stratégies et plans destructeurs en avançant des arguments politiques, idéologiques et religieux". M. Dahmani a précisé que "ces organisations élaborent des contenus médiatiques avec des messages religieux extrémistes et les diffusent sur Internet pour atteindre les différentes couches sociales notamment les jeunes étant la catégorie la plus ciblée outre les femmes". Il a par ailleurs évoqué de nombreux signes dont il faut tenir compte pour détecter les changements éventuels dans le comportement des jeunes et qui sont à même d'alerter sur la radicalisation de ces derniers. L'expert a précisé que l'enrôlement ne se faisait pas forcément au sein des couches pauvres et moyennes ou dans les pays en développement, ce qui nécessite une stratégie globale pour faire face à ce phénomène. Il a indiqué que les 15-21 ans est la catégorie d'âge la plus exposée aux campagnes d'enrôlement avec 63 pc et que 5 pc seulement de ces jeunes ont des antécédents judiciaires. Il a indiqué que 40 pc de ces jeunes sont psychologiquement fragiles ce qui facilite leur recrutement par les groupes terroristes. Les travaux du 4e atelier de la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams des pays du Sahel qui ont pour thème 1⁄2les valeurs de coexistence pacifique face à l'extrémisme religieux et violent» se poursuivront pendant deux jours. Cette manifestation religieuse est organisée en collaboration avec le Mécanisme africain de coordination et de liaison, le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) et le Comité de sécurité et de renseignement relevant de l'Union africaine.