Les écoles, magasins, institutions privées et publiques du Liban sont restés fermés hier, au début d'une période de deuil officiel de trois jours décrétée après la mort de l'ex-Premier ministre Rafik Hariri dans un attentat. L'armée a été placée en état d'alerte pour éviter que la situation ne prenne des proportions démesurées. Des manifestants ont lancé, hier, à Beyrouth des pierres contre un bureau du parti Baas, au pouvoir en Syrie, et brûlé des portraits du président syrien Bachar el Assad. Des partisans de Hariri se sont rassemblés devant l'hôpital où son corps a été transféré. D'autres ont scandé des slogans anti-syriens devant sa résidence, dans le quartier de Koreitem, ont rapporté des témoins. Dans la ville dont était originaire Hariri, Saïda, à 40 km au sud de Beyrouth, des manifestants ont brûlé des pneus dans les rues principales et ont suspendu des drapeaux noirs aux habitations. Des soldats libanais sont intervenus pour dégager les barricades de pneus, ont rapporté des témoins. La presse libanaise a appelé hier les libanais “à surmonter l'épreuve” de l'assassinat, de l'ancien Premier ministre Rafik Hariri, soulignant que les auteurs de ce crime “veulent tuer l'espoir”. “L'enfer s'est de nouveau emparé de Beyrouth”, écrit le quotidien An Nahar, organe de l'opposition. Il appelle les Libanais à “surmonter l'épreuve” de cet assassinat et “resserrer les rangs”. “Hariri est mort en martyr et le Liban est plongé dans la tourmente”, estime en manchette le quotidien As-Safir. “D'un coup et par une seule explosion, le Liban a été décapité. Il apparaît comme un pays sans tête, livré à tous les vents et l'espoir qu'il retrouve sa place et son rôle de phare de l'Orient s'est écroulé”, ajoute le journal. “Ils veulent tuer l'espoir”, titre pour sa part, le quotidien francophone l'Orient le Jour, pour lequel “c'était sur Rafik Hariri que les Libanais comptaient pour voir leur pays remonter la pente”. Pour le Daily Star (francophone), “le Liban qui a renoué avec les pires moments de la guerre civile risque de nouveau d'être plongé dans les ténèbres”. Al Moustaqbal, qui appartient à l'homme d'Etat assassiné, affirme que Rafic Hariri “est mort en martyr pour le Liban”. K. A./ Agences